Le Directeur général de la Sn-Hlm, Bassirou Kébé, ne «maîtrise pas» la situation sur le Tf 1107/R situé à Ndiakhirate, dans la commune de San­galkam. C’est du moins ce qu’ont fait savoir, samedi, les héritiers du titre, qui ont organisé in situ un point de presse pour éclairer l’opinion. «Le Dg de la Sn-Hlm a dit que nous sommes en complicité avec des autorités policières, des magistrats ; ce qui n’est pas avéré. Qu’il nous dise quelles sont ces autorités qui sont intervenues pour le compte de la famille», a ainsi défié Makhtar Thian­doum, un des héritiers, rappelant que la famille est propriétaire du site depuis 1952. La Sn-Hlm, à la suite d’une promesse de vente en 2008 finalement réactivée en 2014, s’arroge en effet la propriété du titre. «La Cour des comptes a annulé la vente parce que ceux qui ont vendu n’avaient pas la qualité de vendre», croit savoir M. Thiandoum, brandissant des documents. Mamadou Diop Thioune, membre de la collectivité léboue, est venu en rajouter une couche. «C’est lors de la déclaration du Dg de la Sn-Hlm qu’on a été informés de la valeur de cette vente estimée à 3 milliards 555 millions F Cfa, alors qu’on nous avait notifié une vente de 2 milliards 669 millions. En faisant l’état des lieux, nous nous sommes rendu compte que les surfaces déclarées par la Sn-Hlm n’étaient pas conformes au contenu de la vente. Des victimes vont en souffrir, chose que nous n’accepterons pas. Nous serons derrière et avec ces victimes pour rétablir la vérité des faits», a-t-il noté, non sans rappeler que le contentieux n’est pas totalement vidé au niveau des juridictions.

«Dans l’audit de l’état des lieux de la Sn-Hlm, il fallait tenir compte des procédures qui ont été évoquées et celles qui sont en attente de jugement (…) L’état de concussion est senti en interne au niveau de l’administration. Ce qui a porté ce dossier à être établi sur du faux jusqu’à arriver à des ventes illicites», a souligné M. Thioune. Chose plus incompréhensible, selon son propos, la Sn-Hlm a laissé de côté les opérations bancaires pour la remise de liquidités directement. «Pourquoi la Sn-Hlm, pour la vente évoquée, n’a pas choisi la trajectoire bancaire pour payer, mais préfère effectuer des remises d’argent lors d’occasions comme la Tabaski et la Tamkharit ?», a-t-il pointé comme irrégularité manifeste. «Nous sommes en face d’une situation qui est partie de la direction des Hlm, donc de l’Etat, et c’est cet Etat qui doit accompagner la famille pour rétablir la vérité au profit des victimes et de la famille», a exhorté le dignitaire, rappelant que la Sn-Hlm n’est pas leur interlocuteur dans ce dossier, mais plutôt l’Etat.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn