Par Alioune Badara CISS(Correspondant)

– Le département de Mbour fait partie du triangle de feu composé des régions de Dakar, Thiès et Diourbel. Zone touristique, il est l’un des plus grands foyers qui enregistrent le plus de cas positifs au Covid-19. Depuis la survenue de la troisième vague, les nouvelles contaminations explosent au grand dam des populations et du personnel médical éreintés par des mois de gros efforts toujours renouvelés. Dr El Hadji Djibril Fall, médecin au Centre de santé de Mbour et responsable des Opérations Covid-19 du département de Mbour, explique : «Les deux dernières semaines, quasiment la majeure partie de nos prélèvements sont positifs dans tout le département, c’est-à-dire au niveau des districts de Mbour, Joal, Thiadiaye et Popenguine. Ce n’est pas seulement dans le district de Mbour. Ça démarre comme ça. Ce sont des cas suspects qui augmentent. Et du jour au lendemain, on se retrouve avec 20 à 30 cas par jour.»
Bien sûr, le responsable des Opérations Covid-19 dans le département de Mbour n’a pas donné de statistiques. Mais ses propos sont confirmés par les communiqués journaliers du ministère de la Santé et de l’action sociale. Durant ce week-end, 52 cas ont été enregistrés dans le département de Mbour. Des chiffres qui inquiètent, car cette tendance n’est pas prête à fléchir au vu de la situation géographique du département qui compte sur la pêche et le tourisme. Ce sont deux secteurs pourvoyeurs d’emplois et qui regroupent des milliers de personnes. Malgré l’arrêté du ministère de l’Intérieur qui a prorogé d’un mois le port du masque, au niveau du quai de pêche de Mbour, de la station balnéaire et des marchés, les gens ne se soucient pas du variant Delta et font fi des gestes barrières.
Un comportement qui les expose davantage aux formes graves de cette maladie qui n’épargne pas les personnes ayant des comorbidités. D’ailleurs en ce sens, le département de Mbour ne dispose pas de Centre de traitement des épidémies (Cte), car les cas sont évacués à Diamniadio, Thiès ou Dakar. Auparavant, les patients sont envoyés à l’hôpital de Mbour qui est la zone tampon où les malades sont admis avant d’être évacués dans les Cte. Elle ne dispose que d’une petite salle qui ne peut pas contenir plus de deux malades ; d’où l’urgence de créer un Cte dans ce département qui a toutes les caractéristiques d’une région.

20 à 30 cas par jour
Pour freiner la maladie, les districts sanitaires de Mbour comptent sur la vaccination pour éviter les formes graves. Selon le Dr Fall, «le district de Mbour fait partie des deux premiers districts dans la région médicale où il y a plus de personnes vaccinées. La population n’est pas réticente à la vaccination et elle vient se vacciner normalement». Soucieux de ce rebond spectaculaire, il esquisse les solutions pour éviter une contamination en masse de la population en insistant sur la vaccination. Il dit : «Il faut savoir que la vaccination n’empêche pas certes de faire une infection à Covid-19, par contre elle protège contre les formes graves susceptibles d’entraîner la mort. En plus, si on parvient à vacciner une plus grande partie des citoyens, on peut avoir une immunité collective. En plus de ça, les gens ont arrêté les mesures barrières alors que l’heure n’est pas à ça. Il faut les respecter pour se prémunir de cette maladie.»
Autant de mesures qui participent à limiter la propagation de la maladie. Mais l’adhésion n’est pas encore totale. «C’est pourquoi nous invitons l’autorité locale à nous aider pour que ces mesures soient respectées, surtout au niveau des lieux publics. Cela nous permettra tant bien que mal de limiter le taux d’infection que nous avons actuellement», suggère El Hadji Djibril Fall, médecin au Centre de santé de Mbour et responsable des Opérations Covid-19 du département de Mbour.
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