Santé – Accès à toutes les spécialités médicales : Kam et Beyty Bâ en partenariat soignant

Gynécologie, urologie, dermatologie et cardiologie sont des spécialités médicales auxquelles les patients du département de Vélingara n’ont accès qu’en dehors de la localité, voire de la région de Kolda. Il est pourtant constaté que leur inexistence sur place occasionne des retards, souvent fatals, dans la prise en charge des pathologies. Un manque que la collaboration entre Kolda assistance médicale (Kam) et le responsable politique de Pastef Beyty Bâ a fait oublier durant un week-end. Vendredi et samedi derniers, Kam et M. Bâ ont offert 2 journées de consultations gratuites avec don de médicaments.
Par A. KAMARA – Aliou Sané, bientôt la quarantaine, affiche une mine joyeuse en sortant, ce vendredi, d’une salle de classe du Collège d’enseignement moyen Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara. Il venait de connaître son statut sérologique sur l’hépatite B et le Vih/Sida. «Je suis indemne de l’hépatite B et du Vih/Sida.
Dieu merci. Merci à Kam et à Beyty Bâ pour cette initiative.» Le jeune Aliou Baldé, aux côtés de sa maman septuagénaire qui porte des verres correcteurs, ne tarit pas non plus d’éloges à l’endroit de Kam et de Beyty Bâ. Il dit : «J’ai acheté pour ma maman, des verres correcteurs, après consultation, à 2000 francs. Ce sont des verres qui coûtent 45 000 francs dans le marché. Elle en avait, mais cela s’est détérioré avec le temps. Je remercie vraiment ceux qui ont amené jusqu’ici toutes ces spécialités médicales que ne sont disponibles qu’à Ziguinchor, Tambacounda ou Dakar.»
Beyty Bâ est un responsable politique local du parti au pouvoir Pastef, qui a collaboré avec Kolda assistance médicale (Kam) qui regroupe des médecins généralistes, des paramédicaux, des internes et des pharmaciens, tous natifs de la région de Kolda, pour organiser, vendredi et samedi derniers, 2 jours de consultations gratuites avec don de médicaments.
A l’occasion, la cour de l’établissement scolaire était devenue étroite pour contenir tout le monde qui voulait rencontrer qui un gynécologue, qui un urologue, un dentiste, un ophtalmologue, un cardiologue, un dermatologue, un généraliste ou encore se dépister à l’hépatite B ou au Vih/Sida. Des spécialités qui sont quasi inexistantes dans le département de Vélingara et même dans la capitale régionale, avec quelques exceptions. C’est dire que le besoin en consultation dans ces spécialités était là, longtemps étouffé.
Dès le premier jour, «les 2 ophtalmologues que nous avons pu avoir, ont pu consulter 200 malades», a précisé Aliou Badé, étudiant en médecine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs président de Kam. Qui ajoute : «Nous avons fait le constat qu’il y a des sujets qui traînent des pathologies douloureuses pendant plusieurs mois faute de spécialistes à portée de main, alors qu’il s’agit, le plus souvent, de maladies que l’on peut guérir en une semaine ou moins.» Et le Dr Boubacar Baldé a ajouté : «J’étais dans l’unité de gynécologie. Là-bas, on a rencontré beaucoup de femmes qui souffrent d’infertilité primaire ou même secondaire. C’est souvent un manque d’informations ou un retard dans la prise en charge qui conduit au stade d’infertilité.» L’unité d’ophtalmologie et celle de médecine générale, à la fin de l’activité, n’ont pas pu recevoir tous les sujets qui frappaient à leur porte.
Beyty Bâ, partenaire de Kam, a dit au second jour de l’activité : «j’ai le sentiment du devoir accompli, pour ma localité et ses habitants. La collaboration avec Kam a été facile. Parce que nous avons toujours cru que Vélingara a besoin de camps de consultations massives pour la prévention de certaines maladies. La non-détection d’une maladie entraîne un retard dans sa prise en charge qui, souvent, aboutit à des décès. C’est le cas pour l’hépatite B. Il est fréquent qu’un habitant de la localité découvre qu’il est porteur de cette maladie à un stade irréversible. Je crois qu’il faut souvent faire des bilans de santé. Car qui connaît son bilan de santé est à moitié guéri», a conclu celui qui a mis la main à la poche pour l’accueil, l’hébergement et la restauration des médecins, de même que pour l’achat de médicaments.
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