Les femmes sont toujours en train de demander l’application de l’article 14 du Protocole de Maputo, qui garantit le droit des femmes à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive.Par Justin GOMIS – 

«Renforcement des initiatives féministes sur le droit à la santé sexuelle et reproductive en Afrique de l’Ouest.» C’est autour de ce thème que les initiatives féministes se sont rencontrées ce week-end à Dakar. Pour cette deuxième édition, la Rencontre nationale des initiatives féministes a décidé de se pencher spécifiquement sur la problématique de l’avortement médicalisé, conformément à l’article 14 du Protocole de Maputo qui  tarde à être appliqué. Une situation que les féministes expliquent par les réalités socio-culturelles de nos pays, la frilosité des politiques et les lois.
Toutefois, des efforts sont en train d’être faits pour amener les autorités à revoir leur position afin de permettre aux femmes de pouvoir disposer de leur corps. C’est tout le sens de cette rencontre qui vise à sou­tenir, renforcer et mettre en lumière les actions entreprises en faveur de la santé sexuelle et reproductive. Car, aujourd’hui, «cette question est l’un des défis urgents, importants et actuels». «Il y a une demande d’autorisation qui est en train d’être faite,  menée par une task force qui est  là depuis 2013 pour l’application de l’article 14 du Protocole de  Maputo», informe  Wasso Tounkara, présidente de l’Association Sénégal actions féministes qui a initié la 2e édition du Ndaje. Selon elle, «cette rencontre vise à renforcer l’initiative féministe sur les droits et la santé reproductive au Sénégal». C’est dans ce sens que les féministes ont trouvé l’occasion de parler d’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste, quand la santé de la maman est en danger, tel que stipulé par l’article 14 du Protocole de Maputo.
Dans le même sens, il y a la gestion des menstrues des élèves. «Nous savons qu’il y a aujourd’hui un souci pour l’accès à une bonne information, aux serviettes hygiéniques lavables», a fait savoir Wasso Tounkara. Selon elle, il se pose un problème financier pour ces jeunes filles. Et ces femmes peuvent compter sur le soutien des autorités. «Nous allons les accompagner», a assuré Dr Rokhaya Diakité, directrice de la Famille et de la protection des couches vulnérables au ministère de la Femme.
L’idée de ce Ndaje, c’est aussi de rappeler ce qui a été fait, afin de pouvoir s’inspirer des actions menées par les pionnières. «Nous allons aussi récompenser les femmes qui ont permis aux femmes de pouvoir disposer de leur corps pour que l’article 14 de Maputo soit appliqué. A la fin, nous allons aussi réfléchir sur de nouvelles initiatives. Quels actes allons-nous poser pour amener les autorités à nous accompagner dans ce sens», annonce Wasso Tounkara.
Il faut savoir que l’article 14 du Protocole de Maputo garantit le droit des femmes à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive. Mal­gré ces garanties, le respect, la promotion, la protection et la réalisation de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles en Afrique restent déficients.
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