La musique n’est pas seulement un art qui divertit, elle peut être aussi un objet de conscientisation. C’est tout le sens donné à l’acte du ministère de la Santé et de l’action sociale. Qui, avec l’appui de l’Agence américaine de développement international (Usaid), a initié un concours de chant dénommé «Musique, jeunesse, avenir» dans les 7 régions d’intervention du projet Usaid/Neema (Diourbel, Kédougou, Kolda, Matam, Saint-Louis, Sédhiou et Tambacounda).
A l’issue de ce concours, 7 lauréats ont été choisis pour réaliser un album comportant 7 chansons et un titre commun. L’opus dé­nom­mé Japp naaci est un moyen pour sensibiliser sur les questions de santé sexuelle, mais aussi pour inviter tout le monde à s’y mettre afin d’améliorer les conditions de santé des populations.
«Nous avons pensé qu’il fallait innover. On s’est dit pourquoi pas ne pas toucher les jeunes là où ils ont le plus besoin d’être touchés, c’est-à-dire via la musique. Elle constitue un excellent médium qui leur permet de pouvoir se parler, de s’écouter et de se faire entendre», a expliqué Maguette Dia, responsable de communication de la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. C’est ainsi, selon elle, avec l’appui de leurs partenaires dont Usaid/Neema, qu’ils ont initié la campagne de communication Japp naci.
Dans l’opus en question, composé de 8 titres, les jeunes artistes abordent différents thèmes, notamment la grossesse précoce, le viol fait aux jeunes filles, le mariage d’enfants, l’excision, l’avortement clandestin etc. Ils ont chanté en wolof, en mandingue, en puualar, et en français pour faire passer leur message. Le genre musical qu’ils ont utilisé dans leur produit est le rap, mixé avec du folk. «Ce sont des thématiques importantes, car elles permettent aux jeunes de faire leur propre promotion, de sensibiliser leurs pairs via la musique, mais aussi de véhiculer des messages afin qu’ils puissent appréhender ces problèmes de santé que nous vivons», apprécie Maguette Dia, par ailleurs représentante du ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Mouhamadou Diop, coordonnateur des activités communautaires du projet Usaid/Neema, a rappelé quant à lui que l’initiative entre dans le cadre de l’appui que leur agence octroie au gouvernement du Sénégal pour améliorer les conditions sanitaires des populations. «Il a deux volets : offre de services et adoption de comportements sains. Et là, nous intervenons dans le deuxième domaine pour essayer d’amener les Sénégalais à adopter des comportements favorables à la santé», a-t-il expliqué. Non sans inviter les chefs coutumiers, les autorités religieuses, les politiciens à travailler avec eux pour la réussite de leur projet.
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