La carte sanitaire de la région de Diourbel s’est enrichie de 4 nouveaux centres de santé secondaires. Ces structures ont été implantées dans la cité religieuse de Touba.
«Si on prend l’exemple de Touba, une grande ville qui fait plus d’un million d’habitants avec un seul centre de santé, cela pose problème. La solution c’est de voir comment multiplier les centres de santé au niveau de la ville pour prendre en charge les besoins des populations.» Ces propos sont du Dr Mamadou Dieng, médecin-chef du district sanitaire de Touba, et tenus lors d’un Comité régional de développement (Crd) consacré à la mortalité maternelle. Il est soutenu par des religieux, à l’image de Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre qui a toujours porté ce plaidoyer. Au final, cette doléance n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, car le ministre de la Santé et de l’action sociale vient de prendre une mesure consistant à ériger en centres secondaires de santé quatre postes de santé. Il s’agit des postes de santé de Darou Marnane, Darou Tanzil, Keur Niang et 28. La révélation a été faite par Dr Balla Mbacké Mboup, médecin-chef de la région médicale. C’était en marge de l’atelier de formation en plaidoyer sur la santé de la reproduction, organisé par l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) en partenariat avec l’Ong Planned parenthood federation of America (Ppfa). Au cours de ce conclave de deux jours, Dr Mboup est revenu sur le déficit en personnel de la région médicale ; un déficit qui se chiffre à 83 médecins, 54 infirmiers et 75 sages-femmes. La région compte 11 gynécologues, 4 pédiatres, 4 urgentistes. Le nombre de postes de santé est en deçà des normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ; d’où l’urgence de créer de nouveaux postes de santé. Outre ce nombre insuffisant en postes de santé, Diourbel se caractérise par l’inexistence de centre de santé de référence. Il n’existe pas aussi d’unité de néonatologie fonctionnelle encore moins de service d’urgence qui répond aux normes. On ne trouve même pas d’espace adolescent équipé. Tout cela fait que la santé de la reproduction est devenue une sur-priorité parce que la consultation prénatale est encore faible alors que c’est une des stratégies qui permettent de minimiser la mortalité maternelle.
Le taux d’achèvement des consultations prénatales est de 34%. En matière de planification familiale, Diourbel traîne encore le pas si l’on en croit le médecin-chef de la région médicale. «La planification familiale, n’en parlons plus. La région de Diourbel présente l’un des taux les plus faibles. Le taux de couverture est à 7%», confie Dr Balla Mbacké Mboup qui plaide aussi pour l’augmentation des allocations, «car la démographie de la région pose problème parce que Touba compte plus d’un million d’habitants et cela se répercute sur les cibles», dit-il. A sa suite, Adjaratou Fatou Ndiaye Mme Sène, coordonnatrice de la Santé de la reproduction au niveau de la région de Diourbel, s’est réjouie de la bonne utilisation des services de santé de la reproduction avec un taux de couverture de 100%.
badiallo@lequotidien.sn