Plusieurs décennies après l’indépendance de la Gambie, Banjul dispose seulement de deux hôpitaux : Il s’agit du Centre hospitalier universitaire et l’hôpital de Bansan. De réelles difficultés sont notées dans ce secteur.

La bâtisse est vieille. Les murs lézardés. Le plateau médical n’est pas aussi relevé. Signe que les temps ont changé ici. Finie l’époque où les habitants des départements sénégalais frontaliers à la Gambie transféraient leurs patients à Banjul. Au Centre hospitalier universitaire Francis Small de Banjul, situé sur l’avenue 24 Independance Drive, seuls deux nouveaux bâtiments ont été construits en 52 ans. Ces deux bâtisses accueil­lent la Faculté de médecine et les services de la direction générale du Centre hospitalier. Tous les trois autres ont été construits par les colons. Dans cet établissement de santé naguère réservé seulement aux militaires, les moyens humains et matériels manquent terriblement. Compa­ré à l’Hôpital général de Grand-Yoff, il n’y a pas photo. Dans cet endroit, il n’y a pas de spécialistes de nationalité gambienne en orthopédie comme d’ailleurs sur le reste du territoire national. Mamadu Jammeh, responsable de la communication du Chu, avance : «Nous n’en avons pas. Ceux que nous avons ici viennent pour la plupart de la Syrie, du Ghana et du Cuba. Il n’y a pas d’orthopédistes gambiens. Il n’y a que deux Syriens et un Cubain.» Outre les orthopédistes, le Chu Francis Small n’a pas de neurologistes, de spécialistes en scanner, de cancérologues.
S’agissant des cancérologues, c’est toute la Gambie qui n’en dispose pas. Pour parer à cette insuffisance, Francis Small travaille avec des Sénégalais à l’image du Professeur Sakho. Quid des gynécologues ? Le Centre universitaire national compte trois Gambiens et trois autres expatriés. En Gambie, la bataille de la mortalité et la morbidité infantile a été gagnée. Le taux a fortement baissé. «Yahya Jammeh a beaucoup fait pour le secteur de la santé. Dans toutes les régions, il y a des hôpitaux, mais il manque du personnel et des spécialistes. Les agents ne sont pas bien rémunérés. Ils souhaiteraient que le nouveau régime revalorise leur salaire et leur donne des moyens», confie notre interlocuteur. En Gambie, il y a 250 jeunes médecins et des spécialistes qui n’ont pas encore terminé leurs études. «Il n’y a qu’un radiologue. C’est une femme qui n’a pas encore terminé ses études. A Banjul au niveau de la Polyclinique, l’étranger qui veut se soigner doit débourser 300 dalasi, là où le Gambien donne 250.»