Hier, à l’initiative de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), les travailleurs ont marché de la Place l’Obélisque à la Rts. Il s’agit d’une campagne pour l’augmentation des salaires et le respect des accords.

Les centrales syndicales accentuent la pression sur l’Etat qui a décrété 2018 année sociale. Après les grèves dans plusieurs secteurs, la rue a été investie hier par les travailleurs pour pousser l’Etat à honorer ses engagements. A l’initiative de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), le macadam a été battu de la Place l’Obélisque au rond-point de la Rts. L’appel de la Cnts a eu un écho favorable auprès des salariés, tous corps confondus. La mobilisation a été grande. Et les retrouvailles immortalisées par les smartphones et autres appareils. Au milieu de la foule, les vendeurs de petits articles ont bien profité de ce juteux marché. Les tam-tam, sifflets couplés à la musique distillée par la sonorisation ont accompagné les marcheurs durant tout le trajet. Le rouge, la couleur du jour.
En première ligne, le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, Saourou Sène du Saems et d’autres leaders syndicaux déroulant une banderole où il est mentionné : «Campagne sur les salaires et le respect des accords». «Augmentez les salaires ! Respectez les accords !» Voilà la chanson qui était scandée par les manifestants. «C’est un bilan de satisfaction que nous tirons après cette marche», s’est réjoui Mody Guiro à la fin de la marche. Il dit : «Le point saillant de cette marche, c’est d’abord de faire une campagne sur l’augmentation des salaires. Le Smig n’a pas varié depuis 1996. Cela fait 21 ans aujourd’hui. Les salaires conventionnels de base, les salaires minimums également n’ont pas évolué depuis 2009. Or, les travailleurs ont besoin d’avoir une vie digne, de vivre décemment et ils ne peuvent le faire qu’à partir d’un salaire décent. C’est pourquoi nous avons estimé mettre en première position cette revendication.» D’après le syndicaliste, la question liée à la convention collective des travailleurs est aussi inscrite dans la longue liste des revendications. Selon lui, l’Etat, le patronat et les travailleurs doivent élaborer une nouvelle convention qui répond aux réalités sociales du moment.
Par ailleurs, Il a demandé le respect des droits des salariés. Toujours évoquant les motifs de la manifestation, Mody Guiro a expliqué que le deuxième, «c’est la recherche de la stabilisation de l’environnement social» dans notre pays. Il a rappelé dans le même temps que «dans le secteur de l’éducation et de la santé régulièrement, chaque année, nous avons des revendications, des grèves et des perturbations. Et cela ne provient qu’à partir d’un seul élément. C’est sur des revendications liées au mode d’indemnisation dans la fonction publique», dit-il. Et d’ajouter : «Nous avons estimé donc qu’il fallait revoir ce système d’indemnisation pour arriver à ce que les accords signés avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats d’enseignants et ceux de la santé, soient respectés. Ce respect aussi suppose qu’il y ait des rencontres régulières, des périodes d’évaluation pour anticiper sur les événements et pérenniser l’environnement social. Et cela ne peut se faire qu’à partir de dialogues francs et sincères.»
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