C’est un Plan national de développement sanitaire et social très ambitieux pour les 10 prochaines années. Le processus d’élaboration est lancé et le document sera validé fin décembre. Les acteurs veulent un document, qui prend en compte la prise en charge des maladies non transmissibles, la mortalité maternelle, infantile, la disponibilité des médicaments entre autres, une offre de soins de qualité et accessible à tous.
Le processus d’élaboration du Plan national de développement sanitaire et social (Pndss) a été lancé hier. Ce plan 2019-2028 est un cadre et une modalité sur lesquels les ambitions du pays en matière de santé et d’actions sociales se déclineront dans les 10 prochaines années. Il s’agira donc d’articuler l’ensemble des objectifs, des stratégies, des activités, des outils et moyens pour atteindre les objectifs du Sénégal en matière de santé. Sa mise en œuvre est un moment «fort» de la gouvernance du secteur de la santé.
Un Comité de pilotage a été mis sur pied et lequel est également décliné en 5 commissions : la Commission diagnostic, la Commission offre de service qui compte travailler sur les orientations stratégiques pour améliorer l’offre de soins. Une tâche qui ne sera pas facile compte tenu de l’attente énorme des populations en termes de qualité et d’accessibilité des soins. Il y a aussi la Commission de protection sociale, gouvernance et budget qui va déterminer les coûts de l’ensemble du Pndss. Le document devra être validé au plus tard en fin décembre 2018 et sa mise en œuvre en début 2019.
Mais déjà des voix s’élèvent après le partage du document dont les acteurs notamment les médecins et la Société civile, qui fait remarquer son absence dans le document. Prenant la parole, un médecin a demandé à ce que le document apporte des réponses claires sur le profil épidémiologique avec la percée des maladies non-transmissibles comme le diabète, le cancer, l’hypertension, etc. Le ministre de la Santé et de l’action sociale a indiqué que cette question est bien adressée dans le Pndss. Mieux, souligne Abdoulaye Diouf Sarr, elle est prise en compte dans le cadre de la Stratégie nationale de financement de la santé.
Le Pndss, en tant que document de référence, sert à planifier mais aussi à tirer le bilan de la décennie précédente. Pour le représentant des élus locaux, «si on jette un regard dans le rétroviseur, on se rend compte des pas qui ont été franchis». Mais, estime-t-il, «il reste beaucoup à faire». Et pour jouer pleinement leur rôle dans la gouvernance sanitaire locale, ils disent attendre une définition plus correcte de l’Acte 3 de la décentralisation qui leur transfère la composante santé. Pour le représentant des élus locaux, «il faut de bonnes réformes pour faire face aux défis de l’accessibilité des soins, la mortalité maternelle et infantile, la prise en charge des maladies chroniques malgré la modicité des ressources», note-t-il. Farba Lamine Sall, représentant de l’Oms, qui faisait part de ses préoccupations, a demandé à l’Etat du Sénégal d’augmenter non seulement le budget du ministère de la Santé et de l’action sociale mais aussi de garantir sa mobilisation effective pour améliorer la promotion de la santé maternelle et infantile pour renforcer les ressources humaines en mettant l’accent sur le couple gagnant sage-femme-infirmière surtout dans les zones sud du pays sans oublier la gouvernance hospitalière et la disponibilité des médicaments. Abdoulaye Diouf Sarr, conscient de ses limites, a assuré que le suivi sera fait de manière continue afin d’améliorer la santé des Sénégalais en leur offrant une meilleure prise en charge sanitaire.
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