SANTE – Lutte contre le coronavirus : Le Sénégal évalue sa stratégie
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Le Sénégal compte à ce jour 14 629 ??? patients atteints du Covid-19. Six mois après le premier cas positif, les acteurs impliqués dans la riposte contre le Covid-19 sont depuis mercredi à la Somone pour faire la Revue intra action (Ria), qui est une auto-évaluation des activités menées sur le terrain. Elle vise à identifier les points forts et les points faibles, mais aussi à formuler des recommandations pour la suite de la lutte contre cette pandémie. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’action sociale, par visioconférence.
Le Sénégal est cité parmi les meilleurs élèves au monde dans la gestion de la pandémie. Ainsi, le ministre de la Santé, à travers le monde, a été félicité pour la bonne gestion de la pandémie. Pour en arriver à ces résultats, le Sénégal a mis en place un certain nombre de stratégies pour mieux gérer cette pandémie. D’ailleurs, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, qui a prononcé son discours par visioconférence, a salué la gestion multisectorielle adoptée dans la riposte qui a valu au Sénégal aujourd’hui des résultats appréciés de par le monde. Des stratégies qui tournent autour de plusieurs axes tels que la prise en charge extra hospitalière et la prise en charge à domicile. Autant de facteurs réunis qui ont permis de classer le Sénégal à un niveau très apprécié dans le monde.
Selon lui, le Sénégal, qui a eu son premier cas positif le 2 mars 2020, n’a pas mis du temps pour activer immédiatement le Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), mettant ainsi en œuvre les activités du Groupe opérationnel contenu dans le plan de contingence. Il a également précisé que dès le mois de janvier 2020, le Sénégal avait déjà élaboré un plan de préparation à la riposte avec différents domaines d’intervention regroupés dans une stratégie multisectorielle et multidisciplinaire autour du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Ainsi pour avoir les résultats obtenus aujourd’hui, Abdoulaye Diouf Sarr à bien apprécié la stratégie mise en œuvre pour faire face au Covid-19 qui, à ses yeux, a été dynamique. C’est pourquoi dans son discours, il n’a pas tardé à rappeler les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette pandémie. «Dans cet esprit, des mesures jugées nécessaires ont été prises à chaque fois que de besoin. Je peux citer la déclaration de l’Etat d’urgence assortie d’un couvre-feu avec l’interdiction des manifestations publiques, l’interdiction de la circulation entre les régions, la suspension des enseignements dans les écoles et universités, la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes, entre autres.» Autant de mesures soutenues par l’engagement des populations sensibilisées et mobilisées dans les communautés ont permis de renforcer le système de riposte avec une prise en charge adéquate, notamment à travers la décentralisation des tests de diagnostic biologique, la mise en place des procédures opérationnelles normalisées aux portes d’entrée, les actions d’accompagnement psychosocial renforcées en kits alimentaires et d’hygiène.
A en croire le ministre de la Santé et de l’action sociale, les plans de préparation et de contingence ont été réalisés conformément au Règlement sanitaire international (Rsi 2005). Un instrument juridique dont l’objectif est d’aider la Communauté internationale à prévenir, protéger, contrôler et faire face aux maladies et événements de santé publique susceptibles de franchir les frontières et de menacer les populations dans le monde tel le Covid-19.
Pour rappel, la Revue intra action (Ria), qui est un cadre de suivi et d’auto-évaluation articulé autour du Règlement sanitaire international, prend en compte les fonctions de : coordination, planification, suivi et évaluation , de surveillance épidémiologique et des points d’entrée ; des capacités des laboratoires et des équipes d’intervention rapide ; de la prise en charge des cas et prévention-contrôle de l’infection ; de la communication sur les risques et l’Engagement communautaire ; de la mobilisation des ressources (ressources humaines, matérielles et financières) ; de l’éthique et recherche. Elle fournit également une image multisectorielle pour un examen holistique des processus de la réponse intégrant les mécanismes de coordination et de collaboration entre les parties prenantes, en identifiant les points forts, les points faibles et les perspectives. C’est pourquoi, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) a recommandé de documenter la réponse du Sénégal face à cette épidémie Covid-19 au cours de cette Ria, qui s’inscrit aussi dans le processus de gestion des épidémies et des évènements de santé publique. Elle permettra de passer en revue les actions entreprises aux niveaux national, régional et local dont les actions communautaires.
«Analyser la situation de manière très aiguë, tirer des leçons…»
En écho à ces propos, la représentante pays, Mme Lucile Imboua, a rappelé l’importance de la surveillance épidémiologique qui est, selon elle, le pilier de la riposte. «Nous avons vu lorsque les cas ont augmenté, les stratégies ont varié selon la situation épidémiologique. Nous avons vu ces moments où les lits de réanimation dans les centres de traitement étaient occupés. On se posait beaucoup de questions. Heureusement, avec les stratégies adaptées à chaque étape de la riposte, nous avons pu voir cette baisse de cas que nous observons aujourd’hui», s’est félicitée Mme Imboua. Ainsi, la représentante de l’Oms au Sénégal a invité les autorités sanitaires à ne pas baisser les bras. «Mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Il faut analyser la situation de manière très aiguë, tirer des leçons pour faire face au virus, sachant que nous allons vivre longtemps avec le Covid. Le Sénégal n’a pas démérité, les interventions ont été menées avec beaucoup de rigueur, parfois avec des doutes. Mais aujourd’hui, nous arrivons à une étape où nous pouvons tirer les leçons et les résultats pourront être partagés avec toute l’Afrique. Cet exercice est le premier du genre en pays francophone», a souligné Lucile Imboua.
Au terme de cette rencontre prévu samedi, les recommandations de cette Revue intra-action sont fortement attendues par le ministère de la Santé et de l’action sociale pour renforcer davantage la riposte contre le Covid-19 et envisager ensemble la phase de retour à la normale.