Pour déconstruire les idées négatives sur le Sida liées à la mort, à la stigmatisation, le Sénégal a lancé, hier jeudi, la campagne de communication sur le traitement antirétroviral.Par Mamadou SAKINE – 

Pour rompre la chaîne de transmission du Sida, le Sénégal a lancé hier la campagne de communication sur le traitement antirétroviral dans un hôtel de la place. Pro­mou­voir l’observance au traitement antirétroviral, contribuer à éliminer la transmission mère-enfant, contribuer à réduire la stigmatisation des personnes vivant avec le Vih, améliorer la qualité de vie des femmes, des hommes, des enfants vivant avec le Sida sont les objectifs de cette campagne. Mais aussi promouvoir le dépistage et les traitements Arv. Elle cible la population générale, les personnes vivant avec le Vih, les prestataires qui s’occupent de la prise en charge des personnes porteuses du virus à savoir les médecins, sages-femmes, infirmiers, assistants sociaux, médiateurs. Pour faire passer le message, les radios, télévisions, la communication interpersonnelle, les réseaux sociaux, affiches seront mis à contribution.
Une cérémonie déroulée en présence des partenaires financiers et techniques comme Usaid-Neema, des acteurs communautaires. Elle a été lancée par Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, Directrice générale de la Santé publique, représentante du ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Elle a ainsi salué les avancées notées par le Sénégal en matière de lutte contre le Vih. «Les dernières statistiques sur l’état de l’épidémie notent que 27,5 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2020. Les décès liés au Sida ont été réduits de 64% depuis le pic de 2004 et de 47% depuis 2010. La mortalité liée au Sida a diminué de 53% chez les femmes et les filles et de 41% chez les hommes et les garçons depuis 2010», note Demba Koné, représentant de l’Onu­sida à Dakar. Selon lui, cette tendance positive est aussi notée au niveau national.
En outre, il a déclaré que les données de 2020 estiment que 30 431 personnes vivant avec le Vih sont sous traitement, représentant ainsi 89% de la cohorte nationale. Et 84% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Malgré ces résultats, il reconnaît qu’un nombre important de malades est encore exclu de l’accès au traitement et aux soins. La campagne de communication U=U/ Undetectable (Non détectable)= Untrans­missible (Non transmissible) doit permettre un changement de mentalité, d’après Demba Koné. «Ce concept, qui a été utilisé aux Etats-Unis, constitue une révolution scientifique d’une importance capitale pour tous ceux et celles qui vivent avec le Vih. Ça va changer la vision des populations sur le Sida et contribuera à réduire la stigmatisation et la discrimination», a exprimé la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal (Cnls), Dr Safiatou Thiam. A son avis, «la campagne U=U renforce la promotion des traitements Arv. Elle affirme que les personnes vivant avec le Vih sous traitement avec  une charge virale indétectable ne peuvent plus transmettre le Vih. Cette campagne met donc en lumière les avancées de 20 ans de recherche qui ont prouvé l’efficacité du traitement contre le Sida pour améliorer non seulement la qualité de vie des personnes, réduire leur mortalité mais surtout réduire la transmission du Vih».
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