Les migrants de retour sont souvent dans l’angoisse sur un vécu à l’extérieur. Ce qui peut constituer un blocage pour une réinsertion sociale ; d’où l’engagement de l’Oim pour éliminer les séquelles des uns et des autres.Par Aladji BADJILANG(Correspondant)

– Le retour à la normale pour les migrants de retour dans leurs sociétés d’origine n’est pas chose aisée. Certains migrants ont du mal à réintégrer la société à cause d’une mauvaise expérience vécue soit durant le périple, soit sur  sa terre d’accueil. Pour une réinsertion parfaite de ces personnes, l’Organisation internationale pour la migration (Oim) chasse le mal par le focus groupe. Il s’agit d’un exercice qui consiste à regrouper des migrants de retour pour leur permettre, ensemble, de partager et d’échanger sur le vécu de chacun en terre étrangère, durant le voyage ou le séjour. Ces personnes sont des volontaires du projet Mam de l’Oim. Le moment est une opportunité pour ces migrants appelés «volontaires Mam», de s’exprimer en toute liberté, d’évacuer les traumatismes qu’ils ont en eux et qui constituent un blocage à leur socialisation, à nouveau dans leur milieu d’origine.
Au cours de ce focus groupe de 10 membres formés par un psychologue-conseiller, aucun d’eux n’a connu de blocage ni ressenti de gêne pour raconter son vécu. A en croire Omar Sonko, «cet exercice permet à chacun de retrouver sa confiance déjà, l’aide à revivre normal sans honte et sans gêne dans sa société». Et le psychologue-conseiller d’ajouter qu’avec la parole comme remède, la nervosité et les séquelles sont chassées hors de cette personne. A cela, la maîtrise de soi et la confiance en soi sont les conséquences positives de ce focus groupe qui, à l’arrivée, a assuré la réinsertion sociale des migrants de retour.
A préciser que cette santé mentale n’est pas synonyme de folie, mais ce sont des troubles dus à un traumatisme gardé en soi. D’ailleurs, du côté des «volontaires Mam» qui ont bénéficié de cet exercice, il n’est plus question, pour eux, de baisser la tête devant d’autres personnes, pour quoi que ce soit. «La peur, le complexe et la honte sont désormais hors de nous et nous reprenons notre vie sans gêne dans nos sociétés», a déclaré Léonie Sagna, volontaire Mam, au sortir de cet atelier. Signalons que ce projet Mam de l’Oim fait du migrant de retour un messager qui porte la bonne parole de la migration dans son milieu par la sensibilisation.
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