Le projet Continius-Pv, lancé hier pour 36 mois, va permettre aux personnes victimes du Vih, de la tuberculose et du paludisme d’avoir accès aux soins en cas de pandémie. Pour sa réalisation, ce sont les régions de Sédhiou, Kaolack, Ziguinchor et Kolda qui sont ciblées. L’objectif est de dépister et soigner 2100 personnes d’ici la fin du projet, prévue en 2025.Par Justin GOMIS –
Dans un contexte de raréfaction des ressources, c’est une bouffée d’oxygène. Pour «assurer le continuum des soins aux populations vulnérables pour un accès équitable à des services de qualité dans un contexte Covid et post-Covid 19», le projet Continius-Pv a été lancé hier au siège du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls). Financé par Expertise France à hauteur d’un million d’euros, soit 650 millions de francs, il va se dérouler pendant trois ans (2022-2025), dans quatre régions du Sénégal, à savoir Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor et Kolda. Avec ce financement, on vise à assurer le continuum des soins aux populations vulnérables, notamment les femmes, en améliorant essentiellement les capacités de dépistage, de traitement de trois maladies que sont le Vih/Sida, la tuberculose et le paludisme. Pour ce faire, des axes d’intervention sont mis en place. «Nous allons développer la stratégie des unités mobiles qui seront mises à la disposition des régions médicales, des districts sanitaires, et qui vont les déployer dans les différentes zones, aussi bien pour le dépistage que le traitement. Nous allons également étendre l’observatoire communautaire, développer et renforcer les stratégies transfrontalières, en améliorant les liens entre les prestataires qui se trouvent de part et d’autre de la frontière avec la Gambie, la Guinée-Bissau et Ziguinchor», explique Dr Karim Diop, Secrétaire exécutif du Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (Crcf). D’après lui, le choix porté sur ces quatre régions n’est pas fortuit. «Nous avons fait une discrimination positive. Nous avons choisi Sédhiou, Kaolack, Kolda et Ziguinchor, qui ont la particularité d’être des zones transfrontalières. Ce sont des zones qui ont subi un lourd préjudice pendant le Covid-19, notamment lors des restrictions géographiques. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ces quatre régions», s’est-il justifié. A l’en croire, l’Etat du Sénégal a beaucoup investi dans la santé pour renforcer l’accès aux soins, incluant la prévention, le diagnostic et la prise en charge des malades du Vih/Sida, du paludisme et de la tuberculose. «Malgré tous ces efforts, des insuffisances sont constatées et plus particulièrement pendant la pandémie du Covid-19, qui a entraîné une forte baisse de fréquentation des structures de santé par les populations vulnérables», souligne le Dr Karim Diop. Pour corriger ces dysfonctionnements, ce projet, qui a débuté au mois de juin dernier, vise à dépister et soigner 2100 personnes dont 1600 femmes d’ici 2025.
Il faut savoir que Continius-Pv compte développer une approche intégrée, regroupant les services de prise en charge du Vih, de la tuberculose et du paludisme, en parfaite coordination avec les services de soins publics au niveau des régions médicales et districts sanitaires, insiste Dr Diop. Selon lui, le projet Continius-Pv «permettra, dans un contexte lié à la pandémie du Covid-19 et à ses conséquences économiques et sociales, d’apporter une réponse résiliente du système de santé, pour améliorer l’accès aux soins des populations les plus vulnérables». Abondant dans le même sens, Dr Safiétou Thiam, Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), pense qu’il faut agir ensemble pour la prise en charge des personnes vivant avec le Vih et les hépatites. «Je magnifie ce projet. Car les malades du Vih sont les plus vulnérables. Le Réseau national de lutte contre le Sida mettra à contribution tous les moyens dont il dispose dans ce projet», promet Dr Thiam, «qui appelle toute la communauté à se mobiliser pour que les personnes vivant avec le Vih puissent avoir accès aux soins». Il faut savoir qu’à travers ce projet, l’Ancs, Plan International, Chai, Ssd, Rnp+, Crcf entendent renforcer l’accès des populations vulnérables aux soins de santé incluant la prévention, le diagnostic et la prise en charge des maladies, notamment le Vih, la tuberculose et le paludisme.
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