Santé – Prise en charge, bourses, statut, motivation hospitalière : Les médecins en spécialisation en grève pour 3 jours
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Le statut des médecins en spécialisation, l’effectivité de leur prise en charge, la question de la motivation hospitalière et les bourses et primes de stages ruraux sont les revendications du Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Comes). La structure a décrété hier, 72 heures de grève renouvelables.Par Mamadou SAKINE
– Hier, 72 heures de grève renouvelables ont été décrétées par le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation du Sénégal (Comes), à la suite de son Assemblée générale, tenue à son siège, sis à l’hôpital Aristide Le Dantec, à la fin des 48 heures de grève. Ses revendications tournent autour de la question du statut des médecins en spécialisation. En effet, sur ce point, le président du Comes estime que sans ce statut, certains problèmes comme le congé de maternité ne peuvent pas être résolus. «Comment peut-on imposer à une femme médecin qui est enceinte de venir continuer ses activités de pratiques hospitalières tous les jours pendant les 9 mois de grossesse ? Même le lendemain de l’accouchement, elle doit venir à l’hôpital, nous disons non», dénonce Dr Mbaye Sène. Il est en sueur. Sous le chaud soleil, derrière lui, ses collègues en blouse blanche. «C’est l’inhumain», crie un homme. Alors sur cette question, les membres du Comes interpellent les associations féminines, le ministre du Travail, la ministre de la Fonction publique, mais aussi l’Association des juristes du Sénégal pour un respect du congé de maternité.
Autre doléance exprimée par ces médecins en spécialisation, c’est l’effectivité de leur prise en charge. «Nous médecins qui prenons en charge les patients, si on est malades, on n’arrive pas à être pris en charge dans nos hôpitaux, c’est inadmissible», fait savoir le président du Comes face à la presse. Il déclare que «le ministère de la santé nous dit qu’il n’arrive pas à assurer notre prise en charge parce que c’est compliqué, c’est administratif, nous disons non, c’est à lui de trouver les voies et moyens de légaliser notre prise en charge». Et c’est une condition sine qua non, dit-il, pour lever le mot d’ordre de grève. En outre, le point relatif à la motivation hospitalière a été aussi soulevé. Selon Dr Mbaye Sène, il est dit dans les textes que dans les recettes de l’hôpital, les 25% doivent être partagés entre les acteurs qui font cette ressource. «Dites-moi qui fait plus de ressources plus que nous ?», questionnent ses collègues, le ton grave. «Personne», répondent ces derniers en même temps. D’après Dr Sène, ils constituent 80% en statistique en termes de médecins dans les hôpitaux. Mais les 25% des recettes sont partagés entre professeurs, assistants, docteurs, médecins, infirmiers, brancardiers, vigiles, internes et le médecin en spécialisation est considéré comme un simple étudiant, déplore-t-il. «Nous ne l’accepterons pas», vocifèrent-il avec ses collègues. La régularité des bourses de spécialisation en retard depuis plus d’un an, mais aussi le règlement des primes de stages ruraux, figurent aussi dans la plateforme revendicative. Près de 2000 parmi lesquels des étrangers au Sénégal, ces médecins en spécialisation réclament aujourd’hui respect et considération de la part du ministre de la Santé. Samedi prochain, ils prévoient de tenir leur Assemblée générale devant le ministère de la Santé et de l’action sociale.
msakine@lequotidien.sn