Une plateforme de veille a été mise en place à Louga pour prendre en charge l’épidémie de la Dengue. Composée d’une équipe multidisciplinaire, elle a pour tâche de se pencher sur tout cas suspecté et d’investiguer sur l’épidémie grâce aux prélèvements faits par les entomologistes sur les malades et le moustique à Dahra et Louga.
Les autorités sanitaires sénégalaises semblent avoir pris bien au sérieux la maladie de la Dengue qui continue de se propager depuis quelques jours notamment à Louga et Dahra où 36 cas avaient été recensés. Même si aucun cas de complication grave ou encore moins de décès n’a été noté jusque-là, c’est apparemment l’inquiétude qui règne, car dans les actes qu’il pose au quotidien, le ministère de la Santé montre que c’est la vigilance qui doit être de mise. Après le nouveau cas recensé en fin de semaine dernière, le ministère a décidé de prendre le taureau par les cornes en envoyant sur place une mission composée des équipes d’intervention du Centre des opérations d’urgence sanitaire, du Service national de l’hygiène, du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé et de la région médicale de Louga qui, en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar, ont essayé de circonscrire la maladie par un certain nombre d’interventions allant de la collecte des informations à des prélèvements et autres analyses. Pour une meilleure prise en charge de la maladie, qui commence à faire peur au niveau des populations, cette forme d’organisation a évolué vers la création d’une plateforme à Louga avec pour tâche de se pencher sur tout cas suspecté et d’investiguer sur l’épidémie grâce aux prélèvements faits par les entomologistes sur les malades et le moustique à Dahra et Louga. Cette plateforme s’est rendue hier dans plusieurs structures avant de rencontrer la presse. Au cours de cette rencontre, le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Alpha Sy, a tenu à rassurer les Sénégalais sur la prise en charge et l’évolution de la maladie qui est bien gérée, selon lui, par les autorités sanitaires sénégalaises. Il s’est dit optimiste quant à l’évolution car, pour lui, les autorités concernées ont pris toutes les mesures appropriées pour contrôler la maladie. «Je peux assurer que les autorités, comme les différentes institutions partenaires, ont pris un ensemble de mesures qui permettent de contrôler cette épidémie», a-t-il déclaré. A Louga, «on a de bonnes raisons d’espérer que la maladie sera maîtrisée, car la prise en charge est bonne et les moyens mis à disposition permettent de contrôler cette épidémie», a ajouté Dr Sy. Toutefois, le directeur de l’Institut Pasteur, qui a souligné que l’équipe dépêchée par le ministère de la Santé et de l’action sociale, composée de médecins de diverses spécialités, «se prépare à toutes les éventualités» a fait savoir qu’il n’est pas à exclure que l’épidémie puisse évoluer «vers des cas graves».
Le directeur des Opérations d’urgence sanitaire, Dr Abdoulaye Bousso, a également abondé dans le même sens en rassurant d’abord les populations avant de les inviter à participer à la lutte anti-vectorielle pour «tuer le mal à la source» par la destruction de toute flaque d’eau dans leur espace de vie. «La situation est maîtrisée et on a en temps réel l’évolution de l’épidémie, qui est bien prise en charge», précise Dr Bousso qui a fait savoir «qu’aucun cas n’a été à ce jour interné dans une structure sanitaire».
Cette rencontre avec la presse a permis de lever un coin du voile sur beaucoup d’aspects de la maladie de la Dengue méconnue jusque-là par les Sénégalais. Le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar a, en effet, fait savoir que «ce qu’on sait de la Dengue dans la majorité des cas, c’est que si» elle infecte les gens, elle ne les rend pas malades. «Il y a une deuxième catégorie de patients chez qui vont se développer des symptômes pas très graves notamment de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires, un peu de fatigue, des courbatures, ajoute-t-il avant de souligner, qu’il y a une autre catégorie de cas relativement faibles pouvant aller vers une forme plus sévère, qui va se traduire par une hémorragie et des situations graves, mortelles.» Il rassure toutefois que la Dengue «n’est pas connue comme une épidémie avec un taux de mortalité élevé» et que les services de l’Institut Pasteur prendront en charge tous les cas qui surviendraient.
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