Renforcer l’enrôlement des groupes organisés, notamment ceux du secteur informel et du monde rural dans les mutuelles de santé : c’est le nouveau challenge de l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu). Elle veut apporter ainsi une réponse durable à la lancinante question de la prise en charge médicale de ces travailleurs qui occupent une place prépondérante dans la vie économique et sociale de notre pays.

Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – C’est la nouvelle approche de l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu) qui vient d’enrôler les plateformes agricoles re­groupées autour du Mouve­ment sénégalais pour le développement (Msd). Lesquelles plateformes, composées essentiellement des acteurs du monde rural notamment d’agriculteurs et d’éleveurs, font souvent face à l’imprévisibilité des coûts de santé et un recours tardif aux soins et par conséquent sont exposées aux dépenses faramineuses. C’est pour résoudre cette équation que l’Anacmu s’est engagée à renforcer l’enrôlement de ces groupes organisés dans les mutuelles de santé.
Présidant, ce mardi, à Thiès, l’ouverture de l’atelier de trois jours sur la réflexion sur la prise en charge médicale des membres du Msd, le Directeur général de l’Anacmu, Dr Bocar Mamadou Daff, explique : «L’axe prioritaire de notre stratégie nationale de développement de la Cmu constitue les mutuelles de santé, qui sont des systèmes d’assurance maladie à base communautaire, dont l’une des cibles principales est les acteurs du monde agrosylvo-pastoral.» Pour dire toute la pertinence de l’initiative «qui est d’enrôler massivement des organisations paysannes dans les mutuelles de santé», qui à terme va «apporter une réponse durable à la lancinante question de la prise en charge médicale des travailleurs de l’économie informelle et ceux du monde rural, qui occupent une place prépondérante dans la vie économique et sociale de notre pays». Il rappelle que l’initiative d’intégration des organisations paysannes dans la Cmu, à travers les mutuelles de santé, «traduit l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre la loi d’orientation agrosylvo-pastorale d’une part et d’autre part la recommandation de la convention 202 de l’Organi­sation internationale du travail (Oit) sur les socles de protection sociale, qui garantissent l’accès à des soins de santé essentiels et aux services sociaux de base de manière générale, pour l’instauration du travail décent pour tous».
A sa suite, Aliou Dia, président des Forces paysannes, a salué «l’innovation majeure de la Cmu», qui va mieux prendre en charge dans le domaine sanitaire de la «majorité des citoyens qui se trouvent dans le monde rural et dans le secteur informel et qui ont été marginalisés».
Le haut-conseiller des collectivités territoriales ajoute : «Pendant ces trois jours de réflexion, nous allons apprécier et évaluer ce qui a été déjà fait depuis 2016 pour pouvoir effectivement prendre d’autres schémas nous permettant de toucher surtout la majorité de ces sénégalais qui sont les paysans pasteurs et pêcheurs mais également le secteur informel». Aliou Dia reste convaincu que les plateformes agricoles, qui sont partout dans le pays surtout dans le monde rural, «parviendront à atteindre les 75% de taux de couverture de la population à l’horizon 2021, un vœu du président de la République. On peut même aller au-delà pour ainsi améliorer le travail de la Cmu. L’espoir est vraiment fondé.»
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