Pour aider les citoyens sénégalais à se soigner à moindre coût, la Couverture maladie universelle (Cmu) a été initiée et mise en place en 2013 par l’Etat. Cinq ans après son lancement, les acteurs notent des disparités dans l’adhésion à cette protection sociale. «Nous avons des échos favorables dans certaines localités. Dans d’autres, il y a des difficultés», dit Aïda Sow Diawara, député-maire de la commune de Golf-Sud. Elle s’exprimait hier à l’ouverture de l’atelier de lecture approfondie du texte du projet de loi sur la Cmu avec le Réseau des parlementaires pour la population et le développement. En effet, pour faciliter l’adhésion de tous à la Cmu, l’agence en charge de ce domaine de compétences a initié un projet de loi. Le texte est en ce moment dans le circuit officiel et devra bientôt atterrir à l’Assemblée nationale. En attendant, des parlementaires, des agents de la Cmu et des mutuelles de santé ont procédé hier à une lecture approfondie de ce document.
L’idée, explique le président de l’Alliance en faveur de la Cmu, est de le présenter aux parlementaires afin qu’ils puissent s’approprier le contenu pour bien contribuer et l’enrichir une fois que le document parviendra à l’Assemblée nationale et sera soumis à leur approbation.
Soulignant la pertinence d’instaurer une loi sur la Cmu, Justin Tine, président de l’Alliance en faveur de la Cmu, explique : «Cette loi va consacrer le droit à la Cmu déjà inscrit dans la Constitution sénégalaise. Elle va corriger une disparité liée au fait qu’une certaine partie de la population, notamment les fonctionnaires du public et ceux du secteur privé, sont couverts à la Cmu, contrairement au reste de la population alors que selon le texte, toute personne résidente au Sénégal a droit à un paquet de couverture minimale.»
En 1962, l’Assemblée nationale avait ratifié la Convention n° 102 de l’Organisation internationale du travail (Oit) qui portait sur le minimum de sécurité sociale. Et le secrétaire général de l’Agence de la Cmu de se réjouir qu’en 2018, le Sénégal dispose d’une loi qui vient armer la Cmu. «Nous ne sommes plus dans la protection sociale minimale, nous sommes dans la protection sociale universelle», loue Mamadou Racine Senghor, selon qui cette loi permettra à chaque Sénégalais, où qu’il puisse se trouver, d’avoir accès à des soins de santé de qualité.
Au-delà de garantir l’accès des soins à tous les Sénégalais, la loi sur la Cmu va renforcer les moyens juridiques en la mettant dans un environnement juridique. «Aujourd’hui, les politiques de gratuité et le financement de la Cmu ont besoin d’être mis dans un bon environnement juridique», a expliqué M. Senghor. D’après lui, le taux de couverture avoisine les 50% de couverture maladie universelle à ce jour pour un objectif d’atteindre 75% de la population sénégalaise en 2021.
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