La fièvre de la vallée du Rift est une maladie virale qui a des effets dévastateurs avec un risque de décès. Selon Assane Guèye Fall, du Laboratoire national de l’élevage de recherche vétérinaire de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), l’épidémie est en phase descendante au Sénégal grâce à la mobilisation des services de santé humaine et animale. Il l’a fait savoir  en marge de l’atelier de sensibilisation sur le bon usage des antimicrobiens, organisé hier à l’Isra par l’Ordre des médecins vétérinaires du Sénégal. La rencontre regroupe 100 vétérinaires praticiens privés, ainsi que des producteurs œuvrant dans les filières avicoles et ruminants.

Par Amadou MBODJI – La fièvre de la vallée du Rift, craint pour ses effets dévastateurs avec son lot de décès, est entrée dans une tendance baissière.  C’est ce qui ressort des propos de M. Assane Guèye Fall, du Laboratoire national de l’élevage  de recherche vétérinaire de l’Institut sénégalais de recherche agricole  (l’Isra). «Le Sénégal est bien outillé. Il y a beaucoup de services, que ce soit en santé humaine ou en santé animale, qui se sont mobilisés pour lutter contre la fièvre de la vallée du Rift.  Alors on voit un peu que l’épidémie est dans sa phase descendante», renseigne Assane Guèye Fall, présent à l’atelier de sensibilisation sur le bon usage des antimicrobiens, organisé hier à l’Isra  par l’Ordre des médecins vétérinaires du Sénégal.
Réunissant 100 vétérinaires praticiens privés, ainsi que des producteurs œuvrant dans les filières avicoles et ruminants, la rencontre a été une occasion de demander à M. Fall pour voir si l’atelier sur les antimicrobiens avait un lien avec la fièvre de la vallée du Rift. Celui qui intervient au  Laboratoire national de l’élevage  de recherche vétérinaire de l’Institut sénégalais de recherche agricole  (L’Isra) répond en ces termes : «La fièvre de la vallée du Rift, c’est une maladie virale. Il n’y a pas de traitement spécifique pour cette maladie. Pour le moment, il n’y a pas d’antibiotiques efficaces contre cette maladie. Cependant, il peut y avoir des infections secondaires, comme une infection bactérienne, parce que quand il y a une maladie virale, l’organisme est affaibli et les microbes peuvent survenir, les maladies microbiennes peuvent survenir.  Et dans ce cas, les antibiotiques peuvent être utilisés contre ces infections secondaires», dit-il.  La transition est trouvée pour aborder la question des antimicrobiens avec l’éclairage du spécialiste qui se livre une séance d’explication.  «C’est quoi un antimicrobien ? Pour que les gens puissent savoir. Un antimicrobien c’est quoi ? Un antimicrobien c’est une substance, c’est une molécule qui agit contre un microbe  pour le tuer ou bien pour l’anéantir.
Voilà, donc de façon très simple, c’est ça un antimicrobien. Nous avons remarqué de plus en plus une résistance à ces antimicrobiens, c’est dû à quoi ? C’est dû à une mauvaise utilisation de façon générale,  mais également ça peut être dû à ce qu’on appelle une falsification.  Parce qu’il y a des gens véreux qui peuvent, comme les industriels, mettre sur le marché des médicaments qui ne sont pas conformes. Et ça, ça entraîne ce qu’on appelle ces résistances-là. Ou bien, comme je disais tout à l’heure, une mauvaise utilisation.  Par exemple, vous pouvez avoir un antibiotique ou un antimicrobien qui est efficace,  mais vous l’utilisez mal. Vous pouvez sous-doser cet antimicrobien, ce qui favorise également les résistances», affirme-t-il. «Cela entraîne des conséquences aussi bien chez les êtres humains que les animaux. Pour les animaux, quand vous avez un antimicrobien qui n’est pas bien utilisé, vous avez cette résistance, et la maladie contre laquelle vous voulez lutter n’est pas éliminée. La maladie n’est pas guérie. C’est ça. Et quand vous avez ces antimicrobiens chez l’animal, ça peut passer chez les humains,  parce que nous utilisons des produits animaux. Ça peut être des œufs, ça peut être du lait, ça peut être de la viande. Donc quand vous utilisez ces antimicrobiens et que les germes auxquels ces antimicrobiens sont destinés ne sont pas éliminés, cette résistance passe chez l’humain. Et quand vous avez cette résistance chez l’humain, ce sera la même chose.  L’homme qui est atteint d’une maladie pareille ne peut pas être guéri par les antibiotiques  qui sont indiqués pour cette maladie», enchaîne Assane Guèye Fall, du Laboratoire national de l’élevage  de recherche vétérinaire de l’Institut sénégalais de recherche agricole  (l’Isra). Pour ce dernier, la sensibilisation est le premier moyen de prévention.  Une position que partage Dr El Hadj Sidy Fall, vétérinaire et président du Conseil de l’Ordre des médecins vétérinaires du Sénégal, qui souligne l’importance de la sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens. Cette résistance est une menace croissante pour la santé animale, la santé publique et l’environnement.
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