Le Sénégal décline ses ambitions pour son programme de planification familiale. En prélude au sommet de Londres, qui va s’ouvrir le 11 juillet prochain, la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant, en partenariat avec l’Unfpa, réitère l’objectif du Sénégal en matière de Pf. Il veut enrôler 45% des femmes soit 1,168 million de femmes et de filles utilisatrices de méthode contraceptive et réduire les besoins non satisfaits en Pf à 10% contre 25%.

Le Sénégal prépare activement le sommet de Londres sur la planification familiale. Ce sommet va s’ouvrir le 11 juillet prochain et sera co-organisé par le gouvernement britannique, le Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa) et la Fondation Bill et Melinda Gates. Cet évènement international va regrouper les donateurs et les bailleurs de fond. Ce sera un fort moment de plaidoyer, de lobbying et de remobilisation pour accélérer les progrès dans les programmes de planification axés sur les droits des individus.
Le Sénégal veut faire une participation honorable. Et déjà, il affiche ses ambitions contenues  dans le plan stratégique 2016-2020. Le pays veut ramener le taux de prévalence contraceptive présentement à 21% à 45% d’ici à 2010. En valeur absolue, notre pays veut enrôler 1,168 million de femmes et de filles utilisatrices des méthodes contraceptives. Chaque région a sa part contributive dans l’atteinte de cet objectif, indique Marième Dia Ndiaye, chef du Service planification familiale à la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (Dsre). Car, il faut le dire, le taux national actuel est de 21% mais certaines régions comme Matam, Diourbel ont des taux de 7%. Des objectifs spéciaux sont donc assignés à ces régions. Dans la deuxième phase du plan stratégique, Matam fixe ses objectifs à 37% pour 2020 tandis que pour la région de Diourbel, l’objectif est de 31%. «Donc chaque région va avoir bientôt son plan opérationnel et sera l’occasion pour la région de mettre en œuvre des interventions pour arriver à l’objectif fixé», soutient le chef du Service planification familiale.

 1,168 million de femmes utilisatrices de méthode contraceptive
d’ici à 2020
Autre objectif, le Sénégal veut réduire les besoins non satisfaits en Pf estimés aujourd’hui à 25%. Les acteurs comptent ramener ce taux à 10%. Pour arriver à ces résultats, le Sénégal va partir de son expérience et des leçons apprises durant la première phase. Puisque de 2012 à 2015, il est parti de 12% à 21% de taux de prévalence contraceptive.
Malgré ce bon résultat, il y a des défis qui persistent. Com­ment le Sénégal va faire pour mieux cibler les jeunes filles, les femmes en post-partem, les hommes et les populations rurales ? Il y a aussi nécessité pour une offre de service appropriée pour la cible jeune et suffisante, selon Marième Dia Ndiaye.
A cela s’ajoute le nerf de la guerre. La question du financement de cet ambitieux plan. A ce propos, Dr Fatima Sy, directrice de l’unité de coordination du partenariat de Ouagadougou, indique que le Sénégal devra faire encore des efforts. Marième Dia Ndiaye estime que notre pays devrait mobiliser le secteur privé à travers la responsabilité sociétale  de l’entreprise pour mettre en place un financement endogène puisque de l’avis de Fatima Sy, le financement de la Pf est largement tributaire des ressources extérieures.
Au-delà de l’atteinte des objectifs du plan stratégique, il faut dire que le Sénégal lance une vision. Il s’agit du développement économique du pays. Car, souligne Moussa Faye, représentant-assistant de l’Unfpa au Sénégal, la Pf n’est pas une fin en soi. Derrière, elle vise l’émergence. Ce, d’autant plus que, la population dépendante est très importante. «Heureusement, il y a une opportunité pour inverser cette tendance en réduisant la fécondité», note M. Faye qui estime que la «planification familiale est cet outil qui peut réduire la démographie et ainsi engranger le dividende démographique». Pour lui, le véritable enjeu, c’est le développement du Sénégal.

ndieng@lequotidien.sn