L’argent issu du téléthon organisé par la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) est évalué à 198 millions 808 mille 572 francs Cfa. Ce montant, rassemblé dans le but de venir en aide aux malades, a permis la prise en charge médicale de 352 personnes actuellement en cours de traitement. La Lisca, qui remercie ses donateurs, lance un appel aux autres bonnes volontés qui avaient exprimé des promesses de dons et qui n’ont pas pu le faire. Elles sont estimées à 30 millions.

La Ligue sénégalaise contre le cancer livre les détails de son téléthon organisé le 11 mai dernier sur la Rts. Dans le souci d’accompagner les malades du cancer, la Lisca avait sollicité le soutien des autorités étatiques, parlementaires, municipales, des entreprises et autres bonnes volontés qui, pour certains, avaient donné un chèque, des espèces ou effectué un virement ou un transfert d’argent. En somme, la Lisca avait collecté 198,8 millions de francs Cfa. Une somme qui n’est pas à la hauteur des ambitions de la Ligue en termes de prise en charge et de soutiens aux malades, mais elle reste tout de même importante et constitue une bouffée d’oxygène pour les malades. Selon Dr Sokhna Diagne Ndiaye, vice-présidente chargée du findraising à la Lisca, elle a permis «la prise en charge globale de 352 malades (dont 294 femmes et 58 hommes) en cours de traitement pour un coût de 166 millions 350 mille 030 de francs Cfa», éclaire Dr Sokhna Diagne Ndiaye. Cette dernière a également parlé des promesses de dons non tenues lors de la soirée de téléthon, estimées à 30 millions et qui n’ont jamais été versées malgré «les relances» de la Lisca. De l’avis de Dr Ndiaye, la Ligue ne désespère pas. «Il ne reste plus beaucoup d’argent de ce téléthon. Les 166 millions ont été dépensés pour la prise en charge des 352 personnes et il reste encore des malades à prendre en charge», soutient-elle. Ce téléthon a été réalisé dans un contexte très difficile. Il a fait suite à la panne de la seule machine de radiothérapie. Les malades étaient dans le désarroi. Le gouvernement ne pouvait rien faire que d’envoyer quelques malades à l’étranger, ce qui n’était pas une solution à l’époque. C’est ainsi que la Lisca, soutenue par des associations, a initié cette action citoyenne pour venir en aide aux malades.
Cependant, il faut dire que la lutte contre le cancer n’est pas un combat de circonstance. La Lisca en a fait une activité régulière. Ce, d’autant que les malades augmentent d’année en année, à en croire le chef de service de l’Institut du cancer. Aussi, note Dr Mamadou Diop, son service continue de recevoir des malades qui viennent tardivement et qui sont extrêmement démunis. «Ils ne peuvent même pas acheter un traitement simple, a fortiori se payer un traitement anti-cancéreux», témoigne Dr Diop ; d’où le soutien précieux de la Ligue. Entre 2015 et 2018, note Fatma Guénoune, présidente de la Lisca, son organisation a participé «sensiblement» à l’amélioration de la prise en charge du cancer au Sénégal. En témoigne toute l’infrastructure qui a été construite à Le Dantec, notamment la construction de la salle de chimiothérapie et la réhabilitation de celle existante. La Lisca a fait agrandir la salle d’attente et réhabiliter tout le service d’hospitalisation qui aujourd’hui répond aux normes, selon Mamadou Mansour Niang, secrétaire général de la Lisca. Ce n’est pas tout. La Lisca, à travers des campagnes comme Octobre rose, offre des bons de mammographie, organise des consultations et sensibilise les femmes sur le cancer, notamment celui du sein et du col de l’utérus. «9 670 mammographies ont été offertes depuis 2010. Cette année, 6 700 consultations ont été faites par des professionnels», révèle le secrétaire de la Lisca. Elle a aussi offert 19 appareils de cryothérapie à 19 structures sanitaires pour appuyer la lutte contre le cancer du col de l’utérus. La Ligue sénégalaise contre le cancer forme également les sages-femmes (1 077), organise des campagnes de sensibilisation et d’information dans les écoles, les marchés. Une multitude d’actions pour mieux accompagner les malades dans le traitement médical et psychosocial, mais aussi des actions pour la prévention.
ndieng@lequotidien.sn