Les jeunes de l’Association pour la défense des intérêts socio-économiques des villages impactés par les projets de Sintrade et Cilage ne sont pas touchés par la malédiction de l’or. A leurs yeux, ces entreprises permettent de créer des emplois chez ces jeunes issus des villages de Sayansoutou, Kassaguéri, Wansangran, Dou­khiba, Faranding, Satadougou, Kolia, Dambala, qui sont employés par Sintrade,  Samagold, Alimgold, Cilage et autres. «Des commerçants gagnent avec ces mêmes entreprises et des sous-traitants, des centaines de millions de nos francs dans le cadre de leurs approvisionnements. Des entrepreneurs hôteliers entrent aussi dans leurs bonnes grâces. C’est pourquoi il est tout aussi loisible de garder un œil sur les investissements sociaux de ces entreprises. Pour illustration,  souligne M. Danfakha, il n’y a qu’à interroger des autorités locales, voire déconcentrées (des chefs de village, les maires de Missira Sirimana et de Bembou) car, juste après le débordement de la Falémé ayant occasionné des inondations, 16 millions de nos francs sont collectés par les entreprises pour soulager les sinistrés de ces villages.»
Aujourd’hui, le débat sur la pollution de la Falémé à cause des activités minières ne les laisse pas indifférents. «Nous avons tous une claire conscience que l’importance du cours d’eau qu’est la Falémé n’est plus à démontrer. D’autant plus que des experts ont révélé que son apport en eau pour le fleuve Sénégal tourne autour de 25%. Par conséquent, toutes les énergies doivent être mobilisées pour le préserver. Mieux, le réhabiliter, en rapport avec plusieurs partenaires dont les entreprises semi-mécanisées qui exploitent l’or dans la contrée, constitue à bien des égards une priorité», note le porte-parole des jeunes.

Par ailleurs, il appelle l’Etat à accorder un délai aux entreprises avant de mettre en application sa mesure d’arrêter les activités d’orpaillage aux abords de la Falémé. «Nous préconisons l’accord d’un délai de 6 mois à l’ensemble des entreprises semi-mécanisées et sous-traitants opérationnels pour leur permettre de se réorganiser en fonction de la volonté politique affichée par les pouvoirs publics», plaide Mamba Danfakha. Selon lui, cela «permettrait aux Petites et moyennes entreprises et aux fournisseurs locaux de mettre à jour leurs engagements et leurs comptes». Il poursuit : «Nous sollicitons des autorités étatiques, la création d’une commission d’évaluation des opérations minières semi-mécanisées en termes d’impacts négatifs comme positifs, suggèrent les jeunes des villages impactés. Elle se chargera de procéder à une évaluation participative des besoins des villages impactés. Ces besoins seront budgétisés et la mise en œuvre des investissements sociaux programmés sera suivie par ladite commission pour plus de transparence et de traçabilité. Nous encourageons les pouvoirs publics à réaliser cet audit des opérations minières artisanales et semi-mécanisées afin de voir les meilleures formules à adopter dans l’intérêt des parties prenantes.»

Il faut savoir que l’Asso­ciation pour la défense des intérêts socio-économiques des villages impactés par les projets de Sintrade et Cilage a fait ce plaidoyer lors d’une cérémonie de soutien à leur endroit organisée par l’Association chinoise des entrepreneurs officiant dans l’exploitation semi-mécanisée de l’or. Des centaines de ballons et des dizaines de jeux de maillots ont été offerts aux jeunes des villages impactés par leurs activités. De Sayensoutou à Kolia, jusqu’à Wassangara et Kasséguiri, et autres localités, toutes les associations de jeunes ont été servies. Mamba Danfakha, porte-parole des jeunes, explique : «Ce geste nous va droit au cœur et nous adressons nos sincères remerciements aux généreux bienfaiteurs. L’Association chinoise vient de s’illustrer à nouveau en offrant à nos jeunes 200 ballons de compétition et 38 jeux de maillots.»
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