Séance d’écoute de l’album de Lamine Cissokho : «Sunu jazz», un dialogue des cultures

L’artiste, compositeur, chanteur Lamine Cissokho a présenté son cinquième album, «Sunu jazz», aux couleurs afro-jazz. Le griot ancré dans la tradition ancestrale mandingue s’est ouvert au reste du monde et fait désormais de la world musique, suite aux expériences de son vécu en Suède.
Lamine Cissokho est un artiste résidant en Suède. Vendredi dernier, il a présenté son cinquième album, Sunu jazz, au public de son pays d’origine le Sénégal. Une séance d’écoute qui a mobilisé la presse et les mélomanes venus découvrir ce griot natif de la Casamance, qui fait de la world musique avec divers instruments, kora, calebasse, saxophone, flûte, guitare, piano et des chœurs. Enregistré au Sénégal, le cinquième album de Lamine Cissokho, Sunu jazz (Notre jazz en Wolof) est un savant mixte d’instruments de musique trempé à la source casamançaise, inspiré essentiellement par sa famille griotte, son père Sano qui l’a initié à la kora, l’oncle Lalo Kéba Cissokho qui l’a guidé et son grand frère Solo Sissokho qui lui a montré la voie. Lamine a d’ailleurs rendu hommage à ce dernier, un virtuose de la kora qui nous a quittés, en lui dédiant le son Kaïro, (la paix), un son instrumental qui revisite des mélodies composées par son aîné.
Dans cet album de sept titres, Modesty, Tilibo, Tubaca et Contre vent sont des sonorités afro-jazz. Des opus qui sont composés par Lamine Sissokho, accompagné, entre autres, par Ibou à la calebasse, Romi Banaban au saxophone et Alain Oyono, Tobias Grim à la guitare, au piano Per-Olof Rylander, ces deux derniers sont Suédois. Outre ces titres, Sosolasso et Amour sont également dans ce produit des chansons en manding qui répondent plus aux normes de la world musique. Dans ses morceaux, l’artiste chante également en français, notamment dans Amour, «ce matin tu ma souris, l’amour est né à tout jamais», une composition dédiée à sa bien-aimée, de surcroît sa manager et épouse. Les chœurs de ces sons sont signés Dougiouna Cissokho et Saga Björlin.
A travers sa kora, l’expatrié porte à travers le monde un message universel. «Sur les mélodies mandingues héritées de mes ancêtres griots, je tisse et métisse tons et accords de jazz et mélodies orientales, folk nordique et improvisation.» Dans ces compositions, l’artiste fait en effet montre d’une presque parfaite maîtrise de son instrument à 21 cordes. Ainsi, ses morceaux sont ponctués d’envolées solos et de reprises sur des notes mineures douces et basses pleines de groove. «Ma kora est une compagne douce et mystique, ma voix pour l’harmonie et le respect», tel est en somme la conviction de Lamine Cissokho.