Sebikotane – Convention autour de 115 hectares dans la forêt classée : Des collectifs dénoncent une entente illégale


Le Collectif des exploitants de Dougar, Gandoul et Ndoukhoura, le Collectif de Dougar Potou et le Collectif contre la spoliation foncière dans la zone de Dougar (Csfd) sont en rogne contre une convention de 115 ha dans la forêt classée accordée à une holding. Par Alioune Badara NDIAYE –
Le Collectif des exploitants de Dougar, Gandoul et Ndoukhoura, le Collectif de Dougar Potou et le Collectif contre la spoliation foncière dans la zone de Dougar (Csfd) s’opposent au projet de port sec dans la forêt classée de Sébikotane. Sur la base d’une convention avec la Direction des Eaux et forêts, une holding dispose de 115 hectares pour réaliser cette infrastructure. A l’occasion d’un point de presse tenu dimanche sur le site, lesdits collectifs ont pointé une illégalité aux incidences dangereuses pour l’environnement. «Le projet n’émane ni de l’Etat du Sénégal ni d’une quelconque autorité publique. Il s’agit d’une initiative privée portée par une holding, qui a signé un protocole d’accord avec la Direction des Eaux et forêts approuvé par l’ancien ministre de l’Environnement, lui octroyant illégalement un bail de 25 ans sur un terrain relevant du domaine classé de l’Etat», a brandi Mamadou Diop Thioune, porte-parole du jour. «Une telle autorisation est juridiquement nulle et non avenue, car aucune loi sénégalaise ne permet à la Direction des Eaux et forêts, ni à un partenaire privé, d’autoriser la déforestation d’un site classé», a-t-il poursuivi, rappelant que la Direction des eaux et forêts n’est pas habilitée à autoriser la déforestation d’un site classé. «Aucune loi sénégalaise ne permet à la Direction des Eaux et forêts, ni à un partenaire privé, d’autoriser la déforestation d’un site classé», a insisté M. Thioune. «Malgré cette illégalité flagrante, la holding a procédé à un vaste terrassement, détruisant une très grande partie des arbres sur les 115 hectares concernés. Un acte écologiquement catastrophique alors même que les exploitants riverains, eux, s’étaient toujours vu refuser tout défrichement pour préserver ce patrimoine commun», s’est aussi désolé le porte-parole.
Le Conseiller municipal de la commune de Diass et membre d’un des collectifs, Demba Bâ, a fustigé la mise à l’écart des populations directement concernées lors des réunions de concertation sur le problème. Il a à ce titre évoqué la rencontre du 21 octobre, lors de laquelle les représentants du village de Gandoul et les délégués des collectifs citoyens ont été expulsés, accusant le sous-préfet de Diamniadio de prise de partie manifeste pour la holding. Outrés par ces agissements répétés à leur encontre, les collectifs interpellent les autorités en demandant la suspension de la procédure visant à imposer le projet dans la forêt classée.
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