Le Président Macky Sall a réitéré, lors de la mise en service du Train express régional, le respect des engagements du gouvernement vis-à-vis des impactés du projet. Yéba, village situé dans la commune de Sébikotane, n’a encore rien reçu malgré le lourd tribut payé inhérent aux carrières de latérite. Les populations de la localité l’ont fait savoir lundi lors d’une marche de protestation. «Cela fait un an que nous subissons les effets de la poussière. Les carrières de la latérite utilisée pour les travaux du Ter se trouvent juste derrière notre village. Les camions, après chargement, traversent le village en y propageant des quantités inimaginables de poussière. Les populations souffrent quotidiennement de maladies pulmonaires. Les asthmatiques éprouvent d’énormes problèmes», a expliqué le porte-parole des protestataires, Ibrahima Dione. «Nous sommes inquiets de voir nos populations être confrontées au quotidien à cette substance qui peut causer beaucoup maladies. Au début, on nous avait parlé de mesures d’accompagnement qui devaient suivre, mais rien depuis lors», s’est-il désolé. «Chaque jour, c’est plus d’une centaine de camions qui défilent et c’est de manière ininterrompue. Ils sont là nuit et jour», a fait remarquer Abass Ndione qui est d’avis que les populations de Yéba doivent être indemnisés. «C’était des terres arables que nous cultivions, mais ils nous ont déguerpis pour creuser des carrières pour l’extraction de la latérite. L’Etat doit nous indemniser ou au moins mettre en place des mesures d’accompagnement pour les populations», a-t-il avisé. «Il semble que les autorités ont créé le Ter pour nous enterrer. Il faut que l’Etat sache que nous sommes des citoyens à part entière et non pas des citoyens entièrement à part. Nous exigeons le respect des promesses faites avec notamment la construction d’un poste de santé à Yéba», a pesté Sidaty Faye, pointant particulièrement du doigt le maire de la localité, Abdoulaye Lô, par ailleurs directeur général des Chemins de fer du Sénégal. «Le maire Abdoulaye Lô n’a pas respecté ses engagements. Il nous a trahis. Il a fait une fuite en avant. Depuis un an, il n’a plus remis les pieds ici et pourtant il nous avait promis des mesures d’accompagnement de la part de l’Etat et de la municipalité», a laissé entendre M. Faye. Au nombre de ces mesures, le bitumage de la route, l’équipement du poste de santé, la réhabilitation de l’école élémentaire du village. «Avec tous les milliards qu’ils ont injectés dans le projet du Ter, il est inconcevable de nous laisser à nous-mêmes», a dit le porte-parole Ibrahima Dione. Déterminés dans ce combat, les protestataires ont promis de bloquer les travaux si l’Etat ne respecte pas les engagements à eux faits.
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