A l’Assemblée nationale, hier, le député, Abdou Karim Sall, membre du groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal, a vivement critiqué les pratiques de certaines banques, notamment la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs). Lors de l’examen de deux projets de loi portant sur la réglementation des secteurs bancaire et de la microfinance, il a interpellé le ministre en charge des Finances et du budget, Cheikh Diba, dénonçant ce qu’il qualifie de harcèlement de la part de la banque envers ses clients. «Monsieur le ministre, je vous demande de faire arrêter les agissements de la Sgbs qui harcèle ses clients. Ses clients se voient administrés régulièrement des questionnaires aux allures de déclaration de patrimoine. Si vous tardez à répondre, votre compte est bloqué. Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable. Il faut que la banque Sgbs reste à sa place», a martelé le parlementaire. Président de la Commission des affaires économiques, Abdou Karim Sall a mis en lumière la montée en puissance du mobile money au Sénégal, un phénomène qui, selon lui, redéfinit le paysage bancaire du pays. «Aujourd’hui, il y a plus de 14 millions de comptes mobile money détenus par les Sénégalais. Cela veut dire que les opérateurs de télécommunications et mobile money sont en train de devenir des banques à part entière», a-t-il souligné. Face à cette réalité, le député a plaidé pour une régulation plus stricte de l’activité des opérateurs, en insistant sur l’implication de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). «Le mobile money est une activité transverse qui concerne aussi bien les télécommunications que la Banque centrale. Et c’est la raison pour laquelle je pense que les opérateurs doivent être régulés par l’Artp. S’ils ne sont pas régulés par l’Artp, il n’y a aucune possibilité de contrôle sur les Sms qui sont transmis à partir de leur plateforme ou de l’opérateur vers les utilisateurs», a-t-il averti.
Par Ousmane SOW  – ousmane.sow@lequotidien.sn