L’Ong internationale Green­peace Afrique alerte les candidats à la présidentielle sur la situation alarmante des pêcheries et leur demande de faire du secteur de la pêche une priorité dans leurs programmes. «Pour une meilleure gouvernance des pêches, il est nécessaire de mettre l’accent sur l’harmonisation des réglementations des pays membres de la Commission sous régionale des pêches (Csrp), le renforcement du système de contrôle et de surveillance, la restauration des écosystèmes côtiers, la  transparence et la participation des acteurs non étatiques aux processus de prise de décision sur les politiques de gestion de la pêche», a déclaré Dr Aliou Ba, conseiller politique à Greenpeace Afrique, cité dans un communiqué. Pour une meilleure prise en compte du secteur, qui fait partie des secteurs les plus dynamiques et les plus importants de l’économie sénégalaise, Dr Ba a formulé une série de «propositions». Entre autres, le conseiller politique à Greenpeace souligne  «la promotion d’une gestion sous régionale des stocks partagés ; la transparence dans l’attribution des licences de pêche ; l‘amélioration des embarcations traditionnelles et leur immatriculation effective pour plus de sécurité ; la dotation des pirogues artisanales d’un système de géolocalisation et d’alerte précoce en temps réel qui sera accompagné par une structure exclusivement dédiée au sauvetage en mer pour éviter les récurrentes disparition en mer». A ces recommandations, il ajoute «l‘arrêt de l’attribution d’autorisations aux unités de  production de farine de poisson car celles-ci constituent une réelle menace pour la sécurité alimentaire et l’emploi de milliers de personnes ; la publication de l’état d’avancement du processus de ré-jaugeage des navires de pêche industrielle au Sénégal».
Premier secteur d’exportation et principale source de devises du Sénégal, rappelle l’Ong, «la pêche contribue d’environ 70 % aux apports nutritionnels en protéines d’origine animale et joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire des Sénégalais. Elle représente environ 3,2% du Produit intérieur brut (Pib) avec au moins 600 000 emplois directs ou indirects.
Malgré son rôle socio-économique majeur, depuis des décennies le secteur de la pêche est confronté à une mauvaise gouvernance. Une situation qui a conduit à la raréfaction des ressources concomitante à la surexploitation de la plupart des stocks ; la pêche Illicite non  déclarée et non réglementée (Inn) exacerbée par le manque de contrôle et de surveillance ; la fraude au tonnage pratiquée par les navires industriels et les urgences environnementales dont l’installation des unités de farine de poisson. Tous ces facteurs ajoutés à des politiques des pêches inadaptées, poussent les pêcheurs à aller très loin en mer en risquant leur vie pour attraper le poisson qui est devenu hors de portée».