50% des dossiers de médiation traités par l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) sont l’œuvre d’une seule compagnie d’assurance. Cette compagnie refuse d’honorer ses engagements en payant les sinistrés. Cette situation dégrade l’image de l’assurance à l’aune de l’exploitation des hydrocarbures. Le médiateur financier, Amadou Kane Diallo, plaide pour le respect des engrangements.Par Malick GAYE –

L’exploitation des hydrocarbures en 2023 doit permettre au secteur privé national de prendre son envol. Amadou Kane Diallo en est convaincu. Le médiateur financier de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) estime que c’est le moment pour le secteur de l’assurance, de jouer pleinement son rôle. Seulement, il y a une ombre au tableau, se désole-t-il. «Pour que le secteur de l’assurance puisse prendre son envol, il faut gagner la confiance des assurés. L’assurance se vend, elle n’est pas un service financier comme ce qu’on propose à la banque. Il faut nécessairement de la crédibilité. Pour que le secteur soit viable, il faut respecter les contrats», a regretté l’ancien Directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) du temps du régime de Me Abdoulaye Wade. Qui ne peut pas comprendre le non-respect de certains assureurs de leurs engagements. «La défense des assurés nous intéresse. L’assureur doit respecter ses engagements en cas de sinistre. C’est le problème qu’on a souvent. Il y a des compagnies d’assurance qui proposent un montant pour le règlement d’un sinistre, mais qui ne s’exécutent pas», a-t-il constaté. Pour autant, il a souligné qu’elles ne sont pas nombreuses, ces entreprises qui s’adonnent à ce type de pratiques, mais elles causent un dommage considérable a tout le secteur, car participant à écorner l’image de l’assureur. «Il faut aussi dire qu’elles ne sont pas nombreuses ces compagnies qui ne respectent pas leurs engagements. 50% des dossiers que nous avons concernent une seule compagnie», a-t-il déclaré hier, en marge de l’atelier de sensibilisation sur le dispositif de médiation, organisé par l’Oqsf.

Cette rencontre, qui a réuni la Direction de l’assurance, l’Association des assureurs du Sénégal et les sociétés de conseil en assurance, avait pour but de vulgariser les outils de médiation pour faciliter les relations commerciales. «Nous avons compris qu’il faut trouver les moyens pour permettre à tous les acteurs de se voir régulièrement. Il faut aussi faire des assises annuelles du secteur», a expliqué Amadou Kane Diallo. Qui a rappelé que le Sénégal a besoin «d’un secteur fort pour capter toutes les retombées des hydrocarbures. Il faut se préparer dès à présent». L’Oqsf, selon lui, «encourage la médiation pour sauver la relation commerciale entre assureurs, usagers et courtiers. On veut faire en sorte que le dispositif de médiation entre dans le lexique des Sénégalais. Cela va éviter d’engorger les tribunaux».
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