L’ancien ministre de la Sécurité du Burkina Faso ne comprend pas pourquoi le Sénégal n’est pas encore membre du G5 Sahel, la force militaire qui regroupe le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, la Mauritanie. Dr Emile Ouédraogo s’est exprimé hier lors de l’ouverture de la Conférence régionale de la police et de la gendarmerie du Sénégal et du Burkina Faso qui se tient à Dakar du 27 au 29 août.

«Personnellement, je crois que  ce serait une erreur même stratégique de ne pas intégrer le Sénégal dans toute stratégie de lutte contre le terrorisme.» Cette déclaration est de l’ancien ministre de la Sécurité du Burkina Faso de 2008 à 2011 sous le Président Blaise Compaoré. «Je ne comprends pas pourquoi d’ailleurs le Sénégal ne fait pas partie du G5 Sahel. Parce que d’abord ces menaces ne sont pas des menaces qui délimitent des frontières. Le Sénégal fait partie d’une région. Ce n’est pas un pays isolé. Et ces menaces ne connaissent pas de frontière, de Nation. Elles sont transnationales, transfrontalières», a ajouté Dr Emile Ouédraogo. En effet, il s’exprimait hier à l’ouverture de la Conférence régionale de la police et de la gendarmerie du Sénégal et du Burkina Faso prévue du 27 au 29 août. Cette rencontre sert de cadre d’échange d’expérience entre les forces de défense et de sécurité des deux pays pour la lutte contre l’extrémisme violent, le terrorisme. Il s’agit de partage sur les bonnes pratiques, les perspectives, les défis et les opportunités pour une meilleure collaboration régionale.
Pour Dr Emile Ouédraogo, président de la Fondation pour la sécurité du citoyen (Fosec), «la montée du terrorisme aujourd’hui dans la sous-région est un fait réel notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Et de plus en plus, on constate de petits éléments dans les pays côtiers. Je crois que nous devons ensemble prendre conscience et savoir que les Forces de défense et de sécurité ne pourront pas à elles seules combattre ce fléau». Et cette Conférence régionale vise à renforcer le niveau de collaboration entre les Forces de défense et de sécurité et les citoyens. Mais elle veut participer également à réduire l’insécurité sous toutes ses formes notamment la corruption, la mauvaise gouvernance, l’immigration irrégulière. Et selon Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, directrice exécutive de Partners west africa Sénégal, «non seulement au Sahel, on a une approche différente. Donc nous prenons cette approche de la sécurité routière sous toutes ses formes notamment les accidents de la route. Le mois d’août est un mois très meurtrier au Sénégal».
La conférence de Dakar, qui a pour thème, «renforcer la collaboration régionale en matière d’application de la loi pour une meilleure sécurité routière», est incluse dans le projet intitulé «Feuille de route pour la sécurité au Sénégal et au Burkina Faso». Elle arrive à terme en fin janvier 2020. C’est le Consortium, Partners global, Parteners west Africa Sénégal et la Fondation pour la sécurité du citoyen, qui pilotent le projet.