L’opérationnalisation entière des 27 centres maritimes que les Etats membres de la Cedeao, de la Ceeac et de la Cgg avaient mise en place pour une meilleure sécurité et sûreté dans le golfe de Guinée demeure un défi que le réseau inter-régional pour le golfe de Guinée (projet GoGIN) veut relever.

Pour assurer la sécurisation des mers et lutter contre la pêche illégale, les trafics de toutes natures, la piraterie et la criminalité dans le golfe de Guinée, les Etats membres de la Commu­nauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et de la Commission du golfe de Guinée (Cgg) avaient adopté en 2013, un code de conduite et un mémorandum d’entente lors d’un sommet à Yaoundé au Cameroun, et mis en place une architecture de 27 centres maritimes dont 19 nationaux, qui devraient se coordonner. Mais, aujourd’hui, même si une partie de ces centres maritimes fonctionnent, il n’en demeure pas moins que l’opérationnalisation entière de cette architecture laisse à désirer.
«La difficulté, c’est d’arriver à faire travailler tout le monde ensemble. C’est un travail de fond. Il faudra du temps à l’opérationnalisation de cette architecture», a affirmé avant-hier, le coordonnateur du réseau inter-régional pour le golfe de Guinée (projet GoGIN), Bertrand Demez, en marge de la réunion du Comité consultatif du projet GoGIN tenue à la Base navale Amirale Faye Gassama. Pour M. Demez, «il faut non seulement arriver à faire fonctionner toute cette architecture, mais aussi se l’approprier».
Une meilleure collaboration entre les différents pays reste, par ailleurs, une nécessité. En effet, explique le capitaine de vaisseau Wade, Secrétaire général de la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar), «dans chaque pays, il y a un impératif de coordination interministérielle, car la sécurité maritime est un domaine multisectoriel compte tenu du nombre important de contrevenants. Cela demande une synergie entre les différentes administrations».
L’architecture des 27 centres maritimes permet aux Etats signataires de partager, entre autres, des informations.
Durant ces deux derniers jours, des représentants de ces différents centres se sont réunis à Dakar pour faire le point sur les acquis et les résultats, et partager la proposition de plan d’actions pour les deux ans à venir du projet GoGIN, qui a démarré ses activités en 2016. Pour une durée de 4 ans, ce projet est doté d’un budget de 9,2 million d’euros, soit plus de 6 milliards de francs Cfa financés par l’Union européenne et par le gouvernement du Danemark et mis en œuvre par Expertise France. GoGIN fait partie du Programme routes maritimes critiques, initié et financé par la Commission européenne.
Sous la houlette des bailleurs de fonds, les représentants des pays membres de la Cedeao, de la Ceeac et de la Cgg devraient durant ces deux jours, «examiner ce qu’il faut faire pour accompagner et renforcer les centres pour qu’ils deviennent pleinement opérationnels, identifier les actions à prioriser en termes d’entraînement, de formation, de diagnostic et recommandations, de systèmes d’information et d’évaluations juridiques».
Les experts rappellent que «le golfe de Guinée est un espace maritime d’intense activité, riche d’une grande diversité de ressources économiques et marines». Au cours des dernières années, relèvent-ils, «la région a subi une augmentation des accidents et actes criminels en mer qui, selon les spécialistes, mettent en péril le développement et l’économie bleue de toute la région».
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