A travers une série de manifestations, des populations de Sédhiou ont exprimé leur solidarité et leur soutien à Ousmane Sonko. Si cette sortie inopinée est émaillée de violences dont plusieurs secteurs ont fait les frais, la santé a payé un lourd tribut. D’où la condamnation de tels actes par la section locale du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames).

Les dernières violentes manifestations contre l’arrestation du leader du Pastef, Ousmane Sonko, n’emportent pas l’adhésion de la section de Sédhiou du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames). Celle-ci déplore en effet «avec la plus grande fermeté, les actes d’agression orchestrés ces derniers jours à l’endroit du personnel et des structures de santé». Le Sames de Sédhiou rappelle que les structures de santé «sont sacrées et doivent être épargnées de ces actes comme c’est le cas lors des plus grandes guerres», indique le document mis à la disposition des représentants de la presse locale ce dimanche.
«Il est incompréhensible qu’on attaque des personnels de santé sans aucune défense dans leur domicile ou leurs structures», condamne Dr Diabel Dramé, par ailleurs médecin-chef du district sanitaire de Sédhiou.
Il est revenu, pour s’indigner, sur le triste bilan d’une journée noire terriblement vécue par des acteurs de la santé à Sédhiou. «Entre autres actes, nous notons l’attaque de la maison du Médecin-chef de région (Mcr) qui a été pillée et saccagée avec vol de matériels et d’équipements, la séquestration du médecin-chef de district de Sédhiou dans son domicile avec pillage du véhicule du district, l’attaque des postes de santé de Médina Wandifa et Koussy respectivement dans les départements de Bounkiling et Sédhiou. L’accès au domicile du Mcd a été refusé à l‘ambulance du district de Sédhiou, pour secourir les enfants en détresse étouffés par les gaz lacrymogènes. Il a été également noté des émeutes aux alentours de l’Eps1 vers 21 heures déstabilisant la quiétude des agents de santé, des patients et de leurs accompagnants».
Préoccupés par cette situation, des syndicalistes de la santé condamnent ce qu’ils considèrent comme une entrave dans l’exercice de leur fonction en cette période de crise. «Dans cette situation, le personnel de santé, toutes catégories confondues, ne pourra certainement pas assurer l’offre de soins de qualité dans un contexte épouvantable de pandémie du Covid-19 associée à l’afflux massif de blessés liés aux manifestations».
Enfin, le Sames-Zone Sé­dhiou «encourage et apporte toute sa compassion aux personnels touchés par ces faits, et rappelle à l’autorité l’obligation de veiller et d’assurer la sécurité du personnel de santé où qu’il soit dans la région. Il invite la population de Sédhiou au dépassement pour un bon fonctionnement des structures qui sont les leurs, d’autant plus que la région souffre d’une insuffisance en infrastructures et en agents de santé».