Sédhiou – Faible taux d’enrôlement à l’état civil : L’Anec place la région sur la liste rouge et appelle à un changement de comportement


L’Agence nationale de l’état civil, en collaboration avec le ministère de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, a organisé un atelier de formation des agents d’état civil, des journalistes et relais communautaires des communes de Sédhiou, Mampatim, Diaobé Kabendou, Mandina Wandifa Nyassia et Mangaroungou. Cet atelier d’orientation sur l’importance de l’état civil et de sensibilisation des communautés sur les déclarations de naissance, de mariage et de décès, a permis aux responsables de l’Anec de montrer que la région est sur la liste rouge et d’appeler à un changement de comportement face à cette situation.Par Seydou Tamba CISSE –
En raison de sa frontière avec la Gambie, la Guinée-Bissau, du conflit Casamançais, de la méconnaissance de l’importance des pièces d’état civil, les taux d’enrôlement sont très faibles dans la région de Sédhiou, alerte Ibrahima Ethia, directeur de la formation, des opérations et de la sensibilisation à l’Agence nationale de l’état civil. «On peut dire que la région, de manière générale, est sur la liste rouge, parce que les taux de déclaration, par rapport à la naissance, il y a moins de problèmes, mais par rapport aux décès et aux mariages, vraiment les taux sont très faibles. Raison pour laquelle on lance un appel à l’ensemble des acteurs, aux autorités à conscientiser davantage les populations pour qu’elles fassent les déclarations systématiques. Parce qu’on ne peut pas se développer sans un état civil fiable. On ne peut pas avoir d’Etat fiable si les naissances, les décès et les mariages ne sont pas déclarés de manière systématique», note M. Ethia.
Pour éviter le dernier recours, à savoir la régularisation, et permettre à l’Etat du Sénégal de disposer de données fiables pour bien mener sa politique publique, l’Anec, en collaboration avec sa partenaire, l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, et le ministère de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires dans le Projet d’appui à l’état civil, s’engagent dans sensibilisation, la formation, la mise en place de cadre communal de concertation sur l’état civil afin de montrer l’importance de la déclaration à l’état civil. Dans ce sens, plusieurs journalistes, relais communautaires, «Badiénou gox», agents d’état civil ont été formés dans la salle de réunion de la mairie de Sédhiou.
Ibrahima Niaria, responsable état civil et agent à l’Etat civil à Diaobé Kabendou, dans la région de Kolda, trouve très important cet atelier de formation. «Donc, la formation a été un renforcement capital pour nous, ça nous a permis d’avoir l’éclairage sur certaines questions pour les non-déclarations des différents actes, à savoir naissance, mariage et décès, donc sur le rôle des acteurs qui doivent s’impliquer pour faciliter, pour que les gens puissent être conscientisés sur la déclaration dans les délais. Voilà, ça nous a permis de connaître le rôle de tout un chacun», note-t-il.
Les «Badiénou gox» comme les relais communautaires et les journalistes se sont engagés à poursuivre la sensibilisation pour montrer l’importance des déclarations à l’état civil. Et les responsables de l’Anec ont insisté sur l’importance des données pour une bonne politique publique.
seydou.cisse@lequotidien.sn





