#Sédhiou – Mutilations génitales féminines : 48% des jeunes filles de moins de 15 ans victimes d’excision
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A l’occasion du Forum régional des Mutilations génitales féminines (Mgf), organisé par le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des Mgf et mariages d’enfants, l’Inspecteur régional de la jeunesse de Sédhiou a informé que 48% des jeunes filles de moins 15 ans, sont victimes de mutilations génitales. Plusieurs facteurs liés à l’excision au berceau, la proximité de la Gambie et de la Guinée-Bissau, le défaut d’application des lois, les coutumes, sont, entre autres, les raisons qui expliquent ce taux. Par Seydou Tamba CISSE –
Pour renforcer la lutte et multiplier les stratégies, le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et mariages d’enfants, à travers son nouveau programme de mobilisation des acteurs «Souno Kagnanta», a organisé un Forum régional. Cet atelier vise à regrouper les parlementaires et autorités locales, ainsi que les acteurs au niveau local, dans le but de créer une synergie afin de procéder à l’élimination définitive des Mutilations génitales féminines (Mgf) d’ici 2030. A cette occasion, Maïssa Ngom, l’Inspecteur régional de la jeunesse de Sédhiou a informé que 48% des jeunes filles de moins 15 ans, sont victimes de mutilations génitales.
Parlementaires et autorités locales ont ainsi revisité les facteurs qui justifient ce taux dans la région de Sédhiou. «Si on se base sur l’Enquête démographique et de santé continue (Eds-Continue) de 2023, nous voyons que pour les moins de 15 ans, nous avons un taux autour de 48,1%. Ce qui positionne Sédhiou à la deuxième place, derrière la région de Matam. Nous sommes revenus sur la pratique de l’excision au berceau. Mais au-delà aussi, il y a la question transfrontalière. Le Sénégal est en train de faire des efforts, mais si les autres pays qui nous entourent ne font pas grand-chose, ça risque aussi d’avoir des répercussions sur les objectifs que nous voulons atteindre. La territorialisation des mots utilisés dans le cadre de la sensibilisation est une nécessité. Nous tous, nous savons que la non-dénonciation est un problème, c’est un facteur qui fait que la situation perdure. L’application des lois fait défaut, même si l’Etat a mis en place un mécanisme juridique.
Il y a la loi de 1999, la Stratégie nationale et aussi le plan quinquennal», indique l’inspecteur de la jeunesse, Maïssa Ngom. Pour Habibatou Diallo, 2e adjointe au maire de la commune de Sédhiou, il faut faire comprendre aux communautés que la pratique de l’excision n’est pas une obligation religieuse et qu’elle peut engendrer des conséquences pour les femmes au moment de l’accouchement. Ce programme de mobilisation des acteurs du Réseau des jeunes a été financé par l’Ong Option à travers le programme de soutien au mouvement dirigé par Afrique Tigi Alm. L’objectif, éliminer totalement la pratique de l’excision d’ici 2030.
Correspondant