Sédhiou – Pérennisation de l’alimentation scolaire : Les communautés servent un bon plat

La contribution des communautés de la région de Sédhiou dans la pérennisation de l’alimentation scolaire est estimée à plus de 47 millions de F Cfa en 2025. Les populations ont participé à ces stratégies pour aider les enfants. Par Seydou Tamba CISSE –
Cicodev Afrique, en collaboration avec Counterpart, a organisé un atelier de plaidoyer pour une meilleure prise en charge de l’alimentation scolaire par les communautés à Sédhiou. Cet atelier, qui a regroupé les autorités administratives et locales, a permis de mettre la lumière sur l’apport des communautés dans le fonctionnement des cantines, qui est estimé à 47 millions dans la région de Sédhiou. En plus de l’amélioration des résultats dans les écoles bénéficiaires, des magasins de stockage, des cuisines, entre autres réalisations, ont été mis en place.
Aujourd’hui, l’objectif est la pérennisation des cantines dans les 99 établissements d’intervention de Counterpart et Cicodev de la région de Sédhiou, plus précisément dans les départements de Bounkiling et Sédhiou. Mamadou Diouf, program manager du bureau de Sédhiou pour le programme d’alimentation et de nutrition dénommé «Sukabe Jango 2», assure qu’au début du projet, ils ont commencé à mettre en place des stratégies pour la pérennisation de l’alimentation scolaire. «Durant l’année scolaire écoulée, les mobilisations financières ont été estimées à 47 millions pour les 99 écoles d’intervention, sans compter le bois, tous les autres aspects. Les 47 millions ont été orientés vers la dépense quotidienne. Maintenant, par rapport à la durabilité, le projet a mis en place des plans d’actions», explique-t-il. Il ajoute : «Chaque école a élaboré, de manière inclusive, participative, un plan sur les stratégies de pérennisation de la cantine, et les communautés se sont engagées. Donc ce sont des plans d’actions où il y a des activités de sensibilisation en cours pour lever les barrières afin que les communautés puissent intégrer les initiatives. Mais aussi il y a des activités génératrices de revenus qui sont développées, sans compter les questions de gouvernance qui sont également adressées. Parce que tout le monde sait que la transparence est importante pour qu’on puisse développer la confiance.»
En écho, Mme Fatou Sembène Diagne, chargée des actions de plaidoyer pour le projet «Sukabe Jango 2» à Cicodev, a insisté sur l’importance de l’alimentation scolaire pour la santé et la nutrition des élèves. Elle a également «montré que les cantines boostent les producteurs locaux, améliore les résultats, mais surtout que ces partenaires ont aussi procédé au renforcement de capacités des enseignants».
Ousmane Ba Danfakha, adjoint au Gouverneur en charge du développement de Sédhiou, formule des recommandations aux acteurs locaux : «D’abord, il faut une implication accrue des collectivités territoriales. Ensuite, nous préconisons une mobilisation plus forte des populations locales pour l’appropriation de la gestion locale des cantines. Egalement, nous voulons une diversification des sources de financement, notamment par des partenariats avec le secteur privé et l’appui des partenaires techniques et financiers. Enfin, nous insistons sur la sensibilisation des communautés, la mise en place d’un cadre sectoriel de coordination, la mise en œuvre d’un mécanisme rigoureux de suivi-évaluation afin de garantir l’efficacité et la transparence dans les activités. En tout cas, l’Etat, à travers l’administration territoriale et les services techniques déconcentrés, va continuer à poursuivre son rôle de coordination, de plaidoyer et d’accompagnement.»
Les responsables de Cicodev Afrique et de Counterpart ont montré que plusieurs communes, comme Djiredji et Bona, se sont distinguées à travers la construction de magasins, de cuisines, l’adduction d’eau, le développement de champs communautaires pour une meilleure prise en charge de l’alimentation scolaire par les communautés.
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