A l’issue du renouvellement  contesté par plusieurs sections, Vieux  Souleymane  Traoré est le nouveau Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans le département de  Sédhiou. Les responsables des communes de Marssassoum, Sansamba, Bemet, Diendé et Bambaly, interdits d’accès à la salle à cause de leur transhumance lors des dernières élections, ne reconnaissent pas le nouveau bureau et menacent de prendre «une décision politique», si les responsables au niveau national ne réagissent pas.  

Par Seydou Tamba CISSE – L’approche de l’élection présidentielle de février 2024 ne semble pas indifférente aux membres du Parti démocratique sénégalais (Pds). La formation politique de l’ancien Président Abdoulaye Wade est, en effet, en train de renouveler ses instances  dans les différentes régions du pays. Si le renouvellement  du bureau de Kolda s’est achevé par des scènes de violences, à Sédhiou, l’affrontement a été évité de justesse par les responsables des communes de Marsassoum, Bemet, Dien­dé, Sansamba et Bambaly, qui n’ont pas eu l’autorisation d’accéder à la salle de réunion. A la place de la violence, ces responsables ont fait face à la presse pour dénoncer ce qu’ils appellent «les agissements malsains de Vieux Souleymane Traoré».
Munis de leurs enveloppes dans lesquelles se trouvent les reçus de carte de membre vendues dans les différentes sections des communes, les délégués des commissions zappés accusent Vieux Souleymane Traoré de vouloir choisir ses propres hommes pour qu’il puisse être le seul homme fort libéral du département.
Alassane Ndiaye, ancien maire de la commune de Marsassoum, de 2002 à 2014, par ailleurs  coordonnateur des activités du Parti démocratique sénégalais jusqu’à la date des renouvellements, a porté la parole de ses responsables frères de parti mécontents. «Nous avons travaillé pour le renouvellement des instances du parti dans le département de Sédhiou. Personnellement, j’ai contacté toutes les sections, qui ont travaillé d’arrache-pied pour vendre les cartes, pour renouveler les secteurs, c’est-à-dire les villages, et monter les sections. A notre grande surprise, à l’heure où je vous parle, le commissaire n’est pas revenu à Marsassoum pour monter la section. Pire, c’était la même chose à Sansamba ; la grande commune de Sansamba, qui compte une trentaine de villages, il n’est pas venu également monter ça», accuse M. Ndiaye.
«Le plus malheureux et honteux, le commissaire a monté la section de Diendé avec à sa tête le frère Moussa Mandiang ici présent. Et, hier nuit, la veille de la rencontre d’aujourd’hui (Ndlr : Vendredi nuit), on l’appelle presque nuitamment pour lui dire : «Votre section va être remise en cause parce qu’il paraîtrait que vous avez migré ailleurs. Vous avez été dans un autre parti pendant les élections passées.»», poursuit l’ancien maire libéral de Marssasoum. Alassane Ndiaye ajoute : «C’est la situation qui s’est produite à Bemet. Un responsable, qui a accepté de travailler, de mouiller maillot, de vendre ses cartes, de renouveler ses secteurs et qui a monté la section devant le commissaire, qui a passé la nuit chez lui, la veille, vous dites : «il n’est plus valable», parce qu’il a une fois migré ailleurs.»
«Le nouveau responsable avait rejoint Tekki»
«Je dis que c’est encore honteux, parce que celui qu’on vient de mettre à la tête de la fédération,  Vieux Souleymane Traoré, il avait migré à Tekki en nous faisant perdre nous du Pds, la commune de Sédhiou. Il a, donc, sur le plan départemental, migré à Tekki contre la volonté du Pds et ce, à quel­ques  jours seulement des renouvellements, pour nous faire perdre la commune de Sédhiou ; les gens ne l’ont pas oublié», a encore soutenu M. Ndiaye.
Pour ce dernier et ses amis, Vieux Souleymane Traoré cherche à les écarter pour mieux régner. Ils pensent que cette situation risque de réduire les chances du Pds et menacent de prendre une décision politique face à un problème politique, si les responsables, qui se trouvent au niveau national, n’interviennent pas. «Je suis assez responsable. J’ai évité la violence, parce que la violence ne règle rien et, moi, je connais le parti, le parti a un statut. Le statut d’un parti, c’est comme la Constitution d’un pays, c’est sur la base des articles du statut que fonctionne un parti. Donc, si Moussa Mandiang ou quelqu’un d’autre avait migré ailleurs, s’il faut les sanctionner, ce n’est pas à Alassane Ndiaye ou à Monsieur X de les sanctionner ici à la base, à Sédhiou. Mais nous avons un rapport à faire à la Commission nationale, et ce rapport peut être évalué par la Commission nationale. S’ils doivent être sanctionnés, c’est cette commission qui doit le faire. Et c’est pourquoi nous, nous avons dit, jusqu’ici, nous évitons toute forme de violence, comme nous l’avons constaté ailleurs. Donc, nous demandons au parti d’agir. Nous attendons le parti dans les  72 heures (Ndlr : la rencontre s’est tenue samedi dernier).»
«Si le parti n’agit pas, nous allons réfléchir et adopter la nouvelle stratégie à mener dans le cadre des activités politiques. Parce qu’une action politique se règle par une action politique», fait savoir Alassane Ndiaye.
Le journal Le Quotidien a tenté de joindre le camp du responsable Vieux Souleymane Traoré. Ils promettent de répondre à ces accusations qu’ils jugent «infondées».
La fédération du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Sédhiou a organisé le renouvellement des instances à la Chambre des métiers de ladite localité ce samedi 2 septembre.
Correspondant