Le secteur de la Mène reste un des gros chantiers du nouveau sélectionneur de l’Equipe nationale féminine de basket. Face à la domination des autres pays comme l’Angola, le Mozambique ou encore le Nigeria, Cheikh Sarr décrypte les maux dont souffre le secteur.
Le nouveau sélectionneur de l’Equipe nationale féminine de basket, Cheikh Sarr, a préféré rassembler, pour son premier stage avec la sélection, seulement les meneuses et les arrières. Un stage de trois jours au stadium Marius Ndiaye avec un groupe de 16 joueuses pour évaluer les difficultés dont souffre la Mène. Un secteur où les difficultés sont devenues une équation pour les différents techniciens sénégalais. Au moment de prendre les rênes de la sélection féminine, l’ancien coach de l’Equipe nationale masculine a voulu évaluer les maux dont souffre le secteur avant le grand rassemblement prévu en juillet prochain. «Dans tous les pays de basket, que ce soit l’Angola, le Mozambique ou le Nigeria, on a vu qu’ils ont le gabarit, une corpulence forte. Au niveau des défenses, ils sont capables de contenir nos défenses. Avant, les meneuses sénégalaises étaient biens. Ces genres de meneuses n’existent plus. Ils nous dominent au niveau de la taille et de la force. Il faut qu’on essaie de compenser à ce niveau», constate Cheikh Sarr. «Nos meneuses sont intelligentes, comprennent le jeu, mais au niveau de la puissance et de la force, ça pose problème. Il y en a qui sont très rapides, véloces qui s’en sortent, mais quand le niveau de la compétition est très élevé, on voit nettement la différence», souligne le technicien sénégalais.
«Quatre à cinq meneuses…»
Quid de la différence entre les locaux et les expatriées ? «Aujourd’hui, on a quatre à cinq meneuses, dont deux sont des binationales, qui s’en sortent. Elles ont une bonne corpulence. Mais qui peut tenir l’équipe pendant 25 minutes ?», s’interroge-t-il. Sur ce chapitre, l’exemple de Fatou Dieng qui a longtemps régné à ce poste a dû compenser «avec son intelligence dans le jeu, sa vélocité et son adresse à trois points». Quant à Binetou Diémé et Magaly Mendy, deux binationales, seule une des deux peut prétendre au poste avec le règlement de la Fiba. Un autre handicap auquel le coach des Lionnes devra composer au moment de faire ses choix. «C’est vrai que les qualités psychologiques et mentales jouent beaucoup, mais je pense que la vitesse d’exécution, la force, la corpulence font la différence», souligne Cheikh Sarr.
Pour combler ce déficit au niveau du secteur de la Mène, il estime que «le travail doit être axé sur la compréhension du jeu, la prise de décision, la vision périphérique, les choix. Ensuite, voir les joueuses qui ont une certaine taille et voir si on peut les développer sur deux ans».
Le rôle de la direction technique
Tirant le bilan de la première phase de préparation avec seulement des meneuses et les arrières, le coach des Lionnes ne voit que «deux à trois filles qui peuvent faire l’affaire». Même si, souligne-t-il, «le niveau de compétitivité va se poser. Mais on n’a pas le choix. Il faut prendre des décisions et qu’on les combine avec les autres qui sont en Pro A, Pro B et après voir si elles peuvent progresser rapidement face à ces grandes joueuses». Un travail qui incombe, au-delà du staff technique des Lionnes, à la Direction technique nationale (Dtn), mais également aux autres techniciens sénégalais, évoluant sur le plan national. «Si on pouvait avoir des stages de ce genre tous les mois, il y aura une nette progression de ces joueuses-là. Le fait de faire de la musculation à moyen terme pour les développer, augmenter leur masse, leur puissance d’exécution, c’est un travail de la direction technique, car il y a beaucoup à faire dans ce secteur», note Cheikh Sarr.
wdiallo@lequotidien.sn