La situation des semences est très positive en Afrique de l’Ouest. La sous-région doit cependant achever la mise en œuvre du règlement semencier régional harmonisé pour faciliter l’accès des semences améliorées aux producteurs.

«La situation des semences se présente de façon très positive dans la sous-région ouest africaine», selon le directeur exécutif du Conseil ouest et centre africain pour la recherche (Coraf). Abdou Tenkouano s’exprimait hier à la quatrième réunion statuaire du Comité régional des semences et plants de l’Afrique de l’Ouest en cours à Dakar. Il se réjouit que les gouvernements des pays membres aient pris conscience de la nécessité d’avoir des semences certifiées en mettant en place des politiques pour y arriver et faire en sorte que ces semences arrivent au niveau des paysans. D’après M. Tenkouano, le Sénégal est leader dans ce domaine ; d’où la tenue dans ce pays de la quatrième réunion statuaire du comité régional pour évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre de cette politique au niveau des différents pays membres. Il s’agira aussi, durant ces trois jours, de sensibiliser sur la nécessité d’accompagner le secteur public dans ce projet. «Tout seul, le secteur public ne peut pas fournir les quantités de semences dont on a besoin. Le secteur privé doit s’impliquer. Nous allons discuter des modalités d’organiser cette passerelle entre public et privé», a dit M. Tenkouano.
En effet, appuie le directeur de l’Institut du Sahel, le secteur privé doit aussi jouer sa partition à travers le maintien de la qualité des semences améliorées, la conquête du marché régional et le développement des modèles de partenariat adéquat. Moha­med Adallahi Ebbé regrette cependant les lenteurs dans la mise en application du règlement semencier au niveau de l’espace. Selon lui, elle doit passer par la validation de la certification au niveau des producteurs privés pour rendre disponibles les semences. «Le taux d’utilisation des semences améliorées reste très limité», regrette le directeur du l’Institut du Sahel. Qui exhorte ainsi le secteur public à mobiliser les ressources nécessaires pour garantir la qualité à travers l’application effective des procédures convenues dans la fabrication des variétés et la certification des semences, le renforcement des capacités des ressources humaines et techniques des Etats membres et la poursuite de sensibilisation des acteurs de l’utilisation des semences certifiées.
Entre autres défis, les acteurs doivent connaître les quantités réelles dont a besoin la sous-région pour pouvoir prévoir et les mettre à la disposition là où l’on en a besoin.
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