Le sport génère d’énormes revenus dans le monde, mais le continent africain reste aujourd’hui encore en marge de ces flux financiers. Pour le président de la Ligue professionnelle de football, Saër Seck, il est temps de changer les choses.

Chaque année, le sport participe au Produit intérieur brut (Pib) du monde à hauteur de 1 300 milliards de dollars. Ces flux financiers sont essentiellement générés par les pays occidentaux, l’Afrique étant globalement en marge. Ce que regrette le président de la Ligue professionnelle de football du Sénégal.
Saër Seck qui participait ce lundi à un panel organisé dans le cadre du Festival «L’Afrique c’est chic» et de la célébration des 20 ans de l’académie de basket Seed estime qu’il est temps pour l’Afrique d’adhérer à ce nouveau paradigme. «Il est temps d’adhérer à ce nouveau paradigme et de faire en sorte que nos enfants en soient des acteurs majeurs», estime le président Seck.
Le panel qui portait sur le thème  «Le sport un moteur économique pour l’Afrique» a vu la participation de plusieurs autres experts dont Mme Aïda Dia, directrice de la Communication de Wari, et Kevin Yalale, représentant de la Liga au Sénégal.
Pour Saër Seck qui est également un des fondateurs de l’Institut Diambars de Saly, l’industrie du sport est une de spectacle. Et à ce titre, elle doit être vendue et cela doit être fait par des gens compétents et dans des endroits adéquats. Mme Awa Dia est du même avis puisqu’elle souligne la nécessité de mettre en place des infrastructures adéquates. «Les talents existent sur le continent, mais si on ne met pas en place les infrastructures de base, il sera difficile de parler d’industrie du sport», estime-t-elle.
Pour le représentant de la Liga, la spécificité du sport réside dans le fait qu’il s’agit d’un produit décuplé par l’émotion. Dès lors, M. Yalale estime qu’il faut «comprendre comment fonctionne le système et le professionnaliser».
Il faut dire que depuis 20 ans qu’elle existe, l’académie de basketball fondée par Amadou Gallo Fall se démarque de ces schémas de rentabilisation. Selon M. Fall, Seed academy a surtout vécu grâce aux investissements personnels de son fondateur et de la générosité de quelques donateurs. Mais aujourd’hui, souligne Amadou Gallo Fall, devant les perspectives qui se profilent à l’horizon, difficile de fonctionner sans un modèle économique viable. «Seed a été créée en 1998 de manière spontanée pour recréer l’expérience que j’ai eue, mais il n’y avait pas un business plan qui était fait pour nous projeter dans l’avenir. C’était sur de l’émotion. Et vingt ans plus tard, nous savons que la manière dont on a conduit les affaires à Seed ne vont pas nous assurer trente ans de plus», explique-t-il. Raison pour laquelle cette année, dans le cadre de la célébration des vingt ans de l’académie, les réflexions se sont multipliées avec les experts pour définir des moyens de la pérenniser. «Aujourd’hui, nous sommes toujours une organisation à but non lucrative qui compte sur des fonds de contribuables, sur nos fonds propres et ceux de quelques sponsors que nous sommes arrivés à convaincre depuis 2005. Mais nous savons qu’il faut quelque chose de beaucoup plus solide pour réaliser nos ambitions comme la construction du nouveau campus à Sandiara», précise M. Fall.
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