A l’image de Sadio Mané et Mo Salah, les deux sélectionneurs des Lions et des Pharaons, Aliou Cissé et Carlos Queiroz, sont devenus inséparables sur le chemin qui mène au Mondial 2022. En attendant de savoir qui sera au Qatar, les deux techniciens, dans leur ultime bataille cet après-midi (17h), vont se défier en misant, l’un sur l’envie et le mental ; l’autre sur l’expérience.Par Hyacinthe DIANDY

Le match aller gagné (1-0) au Caire face au Sénégal, semble avoir dopé Carlos Queiroz. Le sélectionneur des Pharaons, avant de disserter sur les enjeux du match retour avec comme finalité une qualification au Mondial 2022, a d’abord voulu rappelé à l’opinion qu’il n’est pas n’importe qui.
«J’ai 44 ans d’expérience en tant qu’entraîneur au niveau international et j’ai disputé plus de 2000 matchs. Je suis le seul entraîneur à avoir emmené quatre pays à la Coupe du monde et je fais partie des dix meilleurs entraîneurs du monde», avait-il soutenu, avant de débarquer à Dakar. Une manière sûrement de rappeler à son jeune frère et collègue, Aliou Cissé, qu’il a encore du chemin à faire. Avant de lancer les hostilités. «Nous venons de battre les champions d’Afrique. Au match retour, nous allons défendre notre avantage avec tout ce que nous avons.»
Face à la presse hier, le technicien lusitanien a confirmé la culture de la gagne qui anime ses hommes. «Nous sommes vraiment prêts pour ce second match. Nous allons nous battre et tout faire pour gagner ce match. Nous connaissons la qualité et les compétences de l’Equipe sénégalaise. Il faut qu’on ait le courage de les affronter», a-t-il lâché. Comme pour lancer un message à Salah et Cie pour leur rappeler qu’ils vont vers un «vrai combat» sur la pelouse du Stade Abdoulaye Wade, «avec ruse et métier».

Queiroz : «Mes joueurs travaillent dur ensemble pour ne pas prendre de but»
Par rapport à sa défense qui n’a pas pris de but en deux matchs face au Sénégal, il explique : «C’est vrai qu’on n’a pas pris de but contre le Sénégal lors des deux matchs. Tout est dans la discipline. Mes joueurs travaillent dur et ensemble. Ce n’est pas seulement parce qu’on joue contre le Sénégal, c’est notre façon de jouer. Et si nous sommes en mesure de répéter cela demain, je suis sûr qu’on fera un bon match.»
Cette confiance du sélectionneur des Pharaons ne l’empêche de louer les qualités des nouveaux champions d’Afri­que. «Nous respectons cette belle équipe sénégalaise. Le Sénégal est un pays de football. Il y a de grands footballeurs sénégalais qui ont contribué à rehausser l’image du football sur le plan international. C’est dommage que les deux meilleures équipes d’Afri­que se disputent une place pour le Mondial. Je respecte le Sénégal, mais je souhaite que l’Egypte se qualifie pour le Mondial.»
Son collègue d’en face va sûrement souhaiter le contraire. Aliou Cissé mesure, en effet, l’importance d’une seconde qualification d’affilée à une Coupe du monde. Il en a l’envie et aussi le mental, lui et ses hommes, qui ont affiché un état d’esprit incroyable lors de la série de tirs au but en finale de la Can. Avec son nouveau statut de champion d’Afrique, cela ferait donc désordre que le Sénégal rate le rendez-vous du Qatar. «C’est un match très important pour nous. Nous avons la possibilité d’écrire l’histoire devant notre public, dans notre nouveau stade.»

Cissé : «Bien rentrer dans le match et marquer vite»
Evidemment la question sur l’inefficacité de ses attaquants ne pouvait être occultée. «La réflexion, c’est de savoir si avec plus d’attaquants on marquera plus de buts. Ce qui n’est pas garanti. Je crois que c’est dans l’animation qu’on va arriver à amener le ballon dans la surface. Et dans cette surface, il faut être efficace, faire le geste juste et marquer vite. Ce qu’il faut, c’est de rentrer dans ce match comme il se doit. Nous sommes conscients de nos qualités, de notre potentiel. Nous avons des arguments à faire valoir pour gagner ce match. Mais il ne faut pas aussi faire n’importe quoi. On n’a pas besoin de motiver les joueurs. Le Sénégal a envie d’y aller. Tous les joueurs ont envie d’y aller.»
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