Déterminé et sûr de la forme de ses hommes, Aliou Cissé, coach des Lions, promet la meilleure équipe du Sénégal face à la Pologne cet après-midi à Spartak Arena de Moscou.

Retour en Coupe du monde, 16 ans après 
«C’est vrai que 16 ans avant, j’étais face à vous avec feu Bruno Metsu, en tant que capitaine de l’Equipe nationale du Sénégal. J’ai une pensée pour lui aujourd’hui. 16 ans après, me retrouver ici en tant que sélectionneur de l’Equipe nationale du Sénégal est un honneur pour moi, un plaisir.  Je profite de ces instants qui sont rares. Je suis un manager, j’ai ma façon de coacher cette équipe.»

Présence de Sadio Mané
«Sadio est un joueur unique. Il n’a absolument rien à voir avec tout ce qu’on a connu dans l’histoire du football sénégalais. Même si on a connu de très grands footballeurs sénégalais, mais Sadio a son style propre à lui. Avec tout ce qui lui est arrivé ces deux dernières années, le garçon est resté le même. Il n’a pas changé. Il est resté aussi humble que quand je l’ai connu il y a 7 ans aux Jeux Olympiques. Sa façon de voir n’a pas changé par rapport à notre staff, ses dirigeants, ses coéquipiers. C’est un garçon qui peut nous apporter énormément. Mais comme je dis, cette Equipe nationale ne s’est pas constituée seulement autour de Sadio Mané. Il y a des coéquipiers qui l’ont aidé. Il devrait nous apporter ce plus qu’on attend de lui. Il n’y a rien de prévisible chez ce garçon. Il n’y a pas un plan qui peut le tenir, ni un joueur. C’est un garçon qui peut faire la différence à tout moment, sur un drible, une passe, une percussion. Il fait partie des meilleurs.»

L’un des deux coachs africains au Mondial 
«Effectivement, je suis le seul entraîneur noir de cette Coupe du monde. Mais en réalité, ce sont des discussions, des débats, des constations qui me gênent. Je crois que le football est universel. La couleur de peau a peu d’importance. C’est bien de le constater. Cela veut aussi, qu’au-delà d’être footballeur, d’être sur le terrain, notre continent regorge d’entraineurs de qualité. C’est une nouvelle génération que je représente qui a envie de se faire sa place dans ce football africain, mondial. Une pensée à tous les Africains qui représentent leur pays respectif comme Florent Ibengué qui fait un travail exceptionnel avec la Rdc. On est une nouvelle génération qui travaillons, nous imposons et nous voulons montrer, qu’au-delà d’être bons footballeurs, nous sommes aussi des tacticiens, nous avons aussi le droit de faire partie du gratin des entraineurs internationaux.»

Le match 
«L’essentiel pour nous, c’est le match de demain (aujourd’hui). On s’est bien préparés. L’équipe est au complet. Effectivement, Saliou (Ciss) a eu un bobo à la jambe. Il a fallu le remplacer. Mais quand je donnais la liste des 23 joueurs, j’avais quatre réservistes. Adama Mbengue en fait partie. Ce n’est pas un novice. Il connait la maison. Il aurait pu être parmi les 23. Il a de la qualité. Il me semble qu’il est prêt. Maintenant, entrer dans une compétition, tout le monde le sait, c’est important. Mais ce n’est pas décisif. Nous avons envie de rentrer dans cette compétition de la plus belle des manières, c’est-à-dire faire un bon résultat contre une très belle équipe polonaise. Elle regorge de qualités individuelles et une très bonne assise défensive. Je crois que nous allons vers un très bon match. Le Sénégal fait partie des meilleures équipes africaines. On a des arguments à faire valoir. Nous venons ici avec beaucoup de détermination et surtout sans complexe.»

Défaites des équipes africaines
«C’est vrai que les trois représentants africains ont perdu leur premier match (la Tunisie a perdu aussi hier face à l’Angleterre), ce n’est pas du tout une pression supplémentaire. Je vous assure que nous ne sommes pas sous pression. Nous avons beaucoup de choses à montrer. On a aussi des certitudes. On a un passé depuis trois ans. On travaille dur depuis un an et demi. Je vous garantis aujourd’hui qu’être qualifié en tant que pays africain, ce n’est pas facile. Si nous sommes là, c’est parce que nous le méritons. On a envie de voir de très belles choses de l’Equipe du Sénégal. Mainte­nant, un premier match n’est jamais décisif. C’est mieux de bien commencer et de gagner le premier match, sinon vous serez sous pression pendant le deuxième et le troisième. Maintenant, le passé nous a montré qu’on pouvait perdre le premier match et finir champion du monde. Pour moi, les représentants africains sont encore en course. Rien n’est encore jouer.»

Cas Kara Mbodj
«Kara n’est plus blessé. S’il est là, c’est parce qu’il est apte à jouer. J’ai convoqué 23 joueurs et parmi ces 23, tout le monde est susceptible de jouer. Kara fait partie des joueurs qui sont susceptibles de commencer le match. C’est un garçon important. Il fait partie de l’équipe qui s’est qualifiée à cette Coupe du monde. Il a une grande part dans notre qualification. Il a travaillé très dur pendant quatre à cinq mois pour être là. Je sais qu’il est disponible. Notre groupe est homogène. Tout le monde est capable de rentrer, tout le monde est capable aussi de démarrer.»

Le onze de départ
«Je ne vais pas vous donner le onze de départ avant le match. Il y a quand même des gens qui nous regardent. Mais rassurez-vous, demain vous verrez la meilleure équipe du Sénégal. Ce n’est pas une question d’individualités. On est ensemble avec cette équipe depuis trois ans. Je connais chaque joueur et je leur fait confiance.»

L’adversaire
«Kamil Glik est un élément important de la défense polonaise. Au-delà des joueurs, je crois que c’est une des leaders de cette équipe. C’est une grosse perte pour la Pologne. Mais, j’ai eu à voir l’Equipe de la Pologne jouer sans lui. C’est costaud, cohérent. Je ne pense pas que son absence puisse changer quelque chose. L’Equipe de la Pologne sera costaude et nous aussi. Pour ce qui est de Lewandowski, dans mon pays, on parle souvent des cas individuels que collectifs. Ce qui est important, c’est le collectif. Lewandowski, tout le monde le connait, c’est un attaquant de classe mondiale. Mais, j’ai envie de dire qu’une équipe qui gagne, c’est plutôt collectivement. La Pologne, c’est un collectif. Il y a aussi d’autres joueurs qui sont capables, à tout moment, de faire la différence. Honnêtement, on n’a pas un plan bien précis contre Lewandowski.»

Le match face Japon
«L’objectif, c’est de prendre match par match. Aujourd’hui, c’est la Pologne, mais c’est vrai aussi que le match contre le Japon va venir très vite. On aura deux jours pour y penser. Le Japon, c’est un collectif capable de bouger n’importe quelle équipe. C’est une équipe à ne pas sous-estimer. Beaucoup de gens ont tendance à ne pas les classer dans les meilleures équipes de cette compétition-là, mais s’ils sont là, c’est parce qu’ils ont aussi travaillé dur pour être là. C’est la Coupe du monde. J’ai l’habitude de dire qu’il n’y a pas de petites équipes. Je crois qu’il ne faut enterrer trop vite le Japon. Ils ont leur mot à dire. Mais pour l’instant, je me concentre plus sur la Pologne.»