Chaque jour que Dieu fait, on s’achemine vers l’élection présidentielle avec tant d’incertitudes à plusieurs niveaux : d’ordre organisationnel (nombre de candidats, transparence des fichiers, crédibilité des résultats de vérification des listes de parrainage, indépendance de la justice…), climat social post-électoral, etc.
Les candidats recalés qui se bousculaient devant la porte du Conseil constitutionnel pour déposer leurs listes de parrainage se tournent vers la Cour suprême en vue d’annuler les Pv de vérification des signatures. Ils déclenchent une guerre médiatique en utilisant leurs talents d’orateur pour convaincre les Sénégalais afin qu’ils adhèrent à leurs causes.
Les coalitions se créent de jour en jour, pas pour unifier les projets de société et les programmes politiques à proposer aux Sénégalais, mais pour crier au supposé voleur.
Les interrogations s’amplifient sur la validité ou la nullité de la candidature de Monsieur Karim Wade et de celle de Monsieur Khalifa Ababacar Sall dues à leurs démêlés avec la justice, ce qui a abouti à l’emprisonnement du second et au prolongement du séjour du premier au Qatar, malgré tant de promesses de retour au bercail.
Le président de la République renouvelle sa confiance à son ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique et lui confie l’organisation des élections, alors que l’opposition se radicalise et s’oppose à une telle posture.
Le gouvernement se vante des réalisations du président de la République et croit qu’elles suffisent pour sa réélection alors que l’opposition survit dans la division et continue de tergiverser.
Certains leaders de l’opposition menacent de réduire le Sénégal en cendres, en champ de bataille, ingouvernable si tel ou tel candidat est exclu du jeu démocratique.
La société civile et les associations des droits humains élèvent la voix pour faire appel à l’apaisement, au dépassement et à la retenue.
Que retiendra la génération future si tout le monde crie au complot, à l’esprit partisan et pointe d’un doigt accusateur les plus hautes institutions judiciaires de la République ?
Les plus optimistes dorment sur leurs lauriers pour dire que la terre où se trouve le mausolée de El Hadji Omar Al Foutiyou Tall, El Hadji Malick, Cheikh Ahma­dou Bamba, El Hadji Abdoulaye Niass, Limamoulaye, Ahmed Ndack Seck,… ne brûlera jamais comme c’est le cas des pays qui abritent les tombes des messagers d’Allah.
Les religieux, musulmans et chrétiens multiplient les prières pour qu’Allah Le Tout-puissant préserve notre pays des violences post électorales.
Le Coran nous dit : «Et craignez une sédition qui ne s’abattra pas sur ceux qui vous ont fait du tort en particulier.» Le prophète (Psl) nous prévient : «La sédition ‘’fitna’’ sommeille dans chacun d’entre vous. Maudit soit celui qui la réveille !»
Nous, Sénégalaises et Séné­galais, sommes tous appelés à œuvrer pour préserver la stabilité politique, la cohésion sociale et la tolérance religieuse qui nous ont été léguées par nos valeureux et vaillants ancêtres.
Restons vigilants, le Sénégal nous appartient, n’acceptons jamais de le brûler et rappelons que nos trois premiers présidents de la République ont quitté le territoire national avec leur famille pour aller vivre ailleurs !
Donnons la victoire, au soir du 24 février 2019, à un seul candidat qui s’appelle le Sénégal !
Dr El Hadji Ibrahima Thiam
Chercheur