La deuxième session du conseil présidentiel sénégalo-gambien a été tenue hier à Dakar. Les gouvernements des deux pays ont convenu de renforcer leur collaboration dans le domaine du commerce, du transport, de la sécurité mais aussi de la protection de l’environnement. Concernant le point relatif au trafic de bois, le Président Macky Sall a fait savoir que «des moyens nécessaires seront mobilisés pour mettre fin à cette pratique néfaste, y compris par un alourdissement des peines prévues à cet effet».

Le Sénégal et la Gambie ont décidé de mettre en œuvre des feuilles de route adoptées lors du conseil présidentiel tenu hier à Dakar. Ces feuilles de route concernent les échanges économiques, la libre circulation des personnes et des biens, la défense, la sécurité, la gestion des frontières et la de l’environnement. D’ailleurs, la tenue de cette réunion entre les gouvernements des deux pays a coïncidé avec la diffusion par Bbc, il y a quelques jours, d’un reportage sur le trafic de bois en Casamance. Cette question très attendue a été abordée par «les deux chefs d’Etat qui ont exprimé leurs graves préoccupations face à la dégradation continue des ressources forestières et fauniques dans les deux pays».
D’après Macky Sall, «pour la préservation de l’environnement dans l’espace sénégambien, une meilleure collaboration s’impose». Selon le chef de l’Etat, «le trafic de bois est en train de décimer nos frontières, d’appauvrir la biodiversité et de mettre en péril les conditions de vie de nos populations». Qualifiant ce trafic de «catastrophe majeure que nous ne pouvons pas laisser perdurer», il a averti «fermement» les coupeurs de bois, les trafiquants et leurs complices. A en croire M. Sall, «aucun répit» ne leur sera laissé et «des moyens nécessaires seront mobilisés pour mettre fin à cette pratique néfaste, y compris par un alourdissement des peines prévues à cet effet». Dans le communiqué final de cette réunion, il est annoncé «le renforcement de la collaboration entre les deux pays à travers un cadre multisectoriel conjoint impliquant les Forces de défense et de sécurité (Fds)».

Pont Sénégambie : «s’assurer que la frontière commune reste ouverte 24h sur 24»
Sur la question des transports routiers, les problèmes notés au niveau du pont de la Sénégambie ont été soulevés. A ce propos, les deux chefs d’Etat ont engagé leurs gouvernements «à prendre les dispositions nécessaires pour s’assurer que la frontière commune reste ouverte 24h sur 24». Lors de cette réunion, le Président Macky Sall a fait savoir qu’il «est important que nos deux gouvernements veillent à la fluidité du transport public et privé de part et d’autre». D’après lui, «c’est la finalité même des investissements importants consentis pour la réalisation du pont».
Pour M. Sall, «il faut dire clairement que les blocages et autres entraves à la libre circulation des personnes et des biens ne sont pas acceptables». Et le chef de l’Etat d’ajouter : «Nos services respectifs ne doivent pas tolérer de tels agissements, ils sont contraires aux accords bilatéraux et aux instruments de la Cedeao.» Il a aussi plaidé pour la poursuite des «concertations de façon à lever les entraves pour l’application intégrale de l’accord sur les transports routiers, y compris par la mise en place de l’observatoire des pratiques anormales conformément au premier conseil présidentiel». Dans ce cadre, il a été demandé aux gouvernements de «prendre les dispositions pour le lancement conjoint de l’accord sur les transports routiers avant la Journée de libre circulation en Sénégambie prévue le 31 mars en vue de son application simultanée dans les deux pays». Il est également prévu, pour accompagner ces initiatives, d’accélérer la mise en place de l’Observatoire des pratiques anormales (Opa) sur le corridor Dakar-Banjul. Pour ce qui est du transport aérien, les deux chefs d’Etat se sont entendus pour que la domestication de la ligne Dakar-Banjul soit actée.
S’agissant de la collaboration dans le domaine sécuritaire, les gouvernements veulent «rendre effectifs les patrouilles mixtes ou conjointes le long des frontières, l’échange de renseignements et la formation, et de négocier un protocole opérationnel sur le droit de poursuite transfrontalière applicable par les Fds». Pour ce qui est de la gestion des frontières, «ils ont décidé de la reprise, dans les meilleurs délais, des travaux de la Commission mixte sénégalo-gambienne de gestion des frontières en vue de la délimitation et de la démarcation des frontières».
Par ailleurs, lors de cette deuxième session du conseil présidentiel sénégalo-gambien, 5 accords ont été signés. Ils concernent l’entraide judiciaire en matière pénale, l’extradition, le commerce et transit, et la normalisation du commerce.
dkane@lequotidien.sn