Dans sa volonté de dénoncer le contrat liant Senelec à Akilee, le directeur général Papa Mademba Bitèye a trouvé un joli renfort auprès des employés dont les syndicats, dans un unanimisme inhabituel, ont tous mis le doigt sur les points de ce contrat qu’ils ne parviennent pas à avaler, et exhortent leur direction à ne rien céder.
Akilee avait demandé, lors de la rencontre entre sa direction et celle de la Senelec, le mardi 14 avril dernier, de nouvelles retrouvailles pour le jeudi 24 avril prochain, aux fins d’apporter une réponse aux décisions annoncées par le directeur général Papa Mademba Bitèye et ses conseils. Mais la sortie des syndicats-maison de la Senelec, qui viennent conforter la volonté de rupture entre les deux entités, n’augure rien de bon pour la société dirigée par M. Amadou Ly. A se demander même si les prétentions écrites qu’elle devrait déposer aujourd’hui auprès de Senelec pourraient changer quoi que ce soit dans la volonté de rupture qui anime l’équipe du Dg Bitèye. On peut donc avancer que la rupture contentieuse est d’une très grande probabilité, à moins qu’Akilee ne revoie fortement à la baisse ses prétentions.
Les syndicats-maison enfoncent
Dans leurs communiqués publiés hier, les syndicalistes de Senelec exhortent leur direction à dénoncer le contrat qui les lie avec Akilee. Le Sutelec notamment estime que «le scandale du contrat Senelec/Akilee (…) signé en catimini est pire que le coronavirus. En effet, cette nébuleuse fait fi de tous les principes en matière de bonne gouvernance, notamment la transparence». Ils sont donc dans la même longueur d’ondes que la direction générale qui avait déjà notifié aux dirigeants d’Akilee sa volonté de dénoncer purement et simplement le contrat en question, et non plus d’en réviser les termes.
Menace sur le service public de l’électricité
Le point de discorde dans cette affaire n’est pas seulement le montant du contrat qui est de 187 milliards de francs Cfa pour dix ans. Il y a aussi, pour tous les travailleurs de Senelec, que la société qui leur avait été présentée comme une filiale de leur entreprise est loin de l’être. Le Sudeten, l’autre syndicat des travailleurs de Senelec, dénonce : «Ce contrat est établi en faveur d’une entreprise qu’on nous a présentée comme étant au départ une filiale, mais à l’arrivée, Senelec ne détient qu’une participation dite minoritaire de blocage de 34% sur le capital.» Et les prestations de Akilee pour gagner 187 milliards en 10 ans ne seraient pas à la mesure de sa participation ; d’où le caractère léonin de l’accord.
Le syndicat rival tranche carrément : «Ce gré à gré qui ne dit pas son nom, signé sur une période de 10 ans à l’encontre des intérêts de Senelec, risque de compromettre tous les efforts déployés jusqu’ici pour assurer la continuité du service public de l’électricité». Les deux groupements de travailleurs indiquent que, pour ce contrat, Senelec va externaliser des tâches qui sont déjà accomplies en interne, sans aucune contrepartie notable. Le Sudeten ne mâche pas ses mots dans son communiqué : «C’est comme si rien n’a été fait auparavant alors que dans chaque domaine la Senelec a une expérience avérée et reconnue par tous à travers des projets qui ont ciblé une certaine clientèle. De grandes largesses injustifiables sont offertes à Akilee sur une dizaine d’années avec la mise à disposition par Senelec des moyens financiers, matériels, humains, logistiques, des assurances de paiements et de rémunérations fixes et variables non plafonnées en contrepartie de l’utilisation d’un logiciel de mesure des pertes d’énergie.»
Comme plusieurs cadres, les syndicalistes voudraient des éclaircissements sur le capital d’Akilee, afin de savoir ce qui justifie que Senelec ait pu faire tant de faveurs à «une start-up qui s’est transformée en une véritable entreprise, avec une prise de participation de 34% de la part de Senelec», alors qu’elle était au départ présentée comme une filiale. Le fait que le patron d’Akilee ait à un moment collaboré avec la direction de Senelec, en tant que membre d’un cabinet venu auditer la boîte, est aujourd’hui perçu par les travailleurs comme faisant partie «d’un plan savamment monté en vue de préparer un deal».
Patriotisme économique contre bradage de patrimoine
On a vu dans les journaux qu’Akilee, qui ne veut pas se résigner à perdre son juteux contrat, a lancé une campagne pour dénoncer l’action de la direction de la Senelec, sous prétexte que ce serait pour faire la place à un concurrent israélien. L’argument est donc celui du patriotisme économique opposé à celui du bradage d’un patrimoine national au profit d’intérêts privés, dont certains se cacheraient dans l’ombre de la direction d’Akilee. On peut néanmoins croire que les syndicats des travailleurs qui, dès le début de cette affaire, sont restés constants dans la dénonciation de ce contrat liant leur maison à Akilee, savent au moins de quoi ils parlent.
Ce divorce que veut nous imposer Biteye n’a rien de patriotique c’est juste un deal orchestré par ce dernier pour ses intérêts.
Le divorce avec Akilee, la prévarication du siècle…
Relèverai-t-il vraiment d’une aberration de voir, derrière cette haute forfaiture de Pape Demba Bitèye, plus un certain deal assez mesquin qu’un acte de patriotisme? Je pense bien que non! Alors une question simple et conséquente me traverse l’esprit : Où était Pape Demba Bitèye, lorsque Le Directeur de la Senelec d’alors signait ce contrat avec la société Akilee? C’est ce qu’on est convenu d’appeler tout bonnement une cabale… Des individus sombres, sournois, des intrigants sans scrupules tapis dans l’ombre désirent faire tomber l’actuel Ministre de l’énergie dans leur horrible dédale. Il s’agit en réalité, d’une conspiration qui pointe à l’horizon, et ils ont Mouhamadou Makhtar CISSÉ dans leur collimateur. Mais, leur conjuration sera réduite en cendres, car les compétences attestées de M. Makhtar Cissé, ne permettront aucunement une telle forfaiture germer en son sein. Les bonnes graines seront bientôt séparées de l’ivraie.