Maïmouna Diagne, présidente fondatrice de la plateforme africaine pour l’autonomisation des femmes, alerte sur les dangers de la fabrication de l’eau de javel par les femmes transformatrices, au cours d’une session de formation des femmes de Pout, Diass, Keur Moussa et Mont-Rolland, dans le cadre de la semaine annuelle du développement durable de Dangote Cement Sénégal (Dcs).Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – 

Toxique ! La fabrication de l’eau de javel par les femmes transformatrices est très nocive pour leur organisme. C’est l’information fournie par Maï­mouna Diagne, présidente-fondatrice de la plateforme africaine pour l’autonomisation des femmes, dans le cadre d’une session de formation des femmes transformatrices de Pout, Diass, Keur Moussa et Mont-Rolland, sur le contenu local et les réseaux de distribution, organisée par Dangote Cement Sénégal (Dcs), dans le cadre de la semaine annuelle du développement durable. «Il y a beaucoup de groupements de femmes qui s’investissent à transformer l’eau de javel sans savoir les risques que cela comporte pour la santé, surtout si elles n’utilisent pas les mesures barrières par rapport aux effets nocifs», indique Mme Diagne qui relève qu’il «faut des masques adéquats, des gants» mais surtout «une bonne formation». A ce sujet, elle note qu’on «ne peut pas faire une activité comme la transformation de savon et d’eau de javel sans pour autant être déjà formé mais aussi avoir des outils nécessaires pour le faire. Parce que beaucoup de femmes ont utilisé les mains dans des savons et de l’eau de javel et à la fin elles en ont tiré vraiment des problèmes et des maladies de peau qui restent et persistent. Il faut qu’elles fassent plus attention». Ainsi l’actrice de développement de sensibiliser les femmes, «au lieu de choisir de faire de l’eau de javel et autres, il y a à côté d’autres choses qu’elles peuvent mieux faire comme la transformation de fruits et légumes». Laquelle activité aujourd’hui, fournit de l’emploi à d’autres femmes.
En outre, Mme Maïmouna Diagne s’est réjouie de l’initiative des femmes cultivatrices et transformatrices de Keur Mous­sa, qui ont commencé à cultiver des herbes aromatiques pour pouvoir substituer les bouillons qui constituent «de graves problématiques sur la santé aussi bien sur les femmes que sur les hommes». Et d’inviter les femmes à plus de «responsabilité». Parce que ce sont elles «qui sont dans les cuisines. Il faut donc qu’elles évitent d’utiliser les bouillons parce qu’on a des alternatives qui sont meilleures et plus succulentes. Donc on pourra rapidement les changer mais avant cela il faut une sensibilisation et un plaidoyer. Toute femme doit être responsable pour elle, pour sa famille et pour la population».
Au-delà, la présidente-fondatrice de la plateforme africaine pour l’autonomisation des femmes est revenue sur la session de formation des femmes trans­formatrices de Pout, Diass, Keur Moussa et Mont-Rolland, sur le contenu local et les réseaux de distribution, pour dire que «depuis notre indépendance, on est maintenant assujetti à pouvoir bénéficier du pétrole et du gaz comme toutes les grandes puissances et ceci pourra nous permettre de nous développer par nos propres moyens». En conséquence, «nous devons nous préparer pour répondre aux besoins des femmes, des enfants et des pétroliers qui sont là. Donc nous former et nous capaciter en tant que groupement de femmes pour avoir les certifications nécessaires mais aussi une synergie de toutes les associations de femmes pour pouvoir faire face à ce nouveau défi qui va pouvoir, on l’espère, développer notre pays».
Une initiative largement saluée par la deuxième adjointe au maire de Diass, Mariama Dione, qui estime que les différents thèmes abordés constituent des défis pour le développement des femmes de nos localités. Aussi elle a vivement remercié Dcs pour la session de formation qui va aboutir à la création d’un réseau qui va regrouper toutes les femmes de Diass, Pout, Keur Moussa et Mont-Rolland afin d’accéder au chemin du développement et à l’autonomisation des femmes de ces différentes localités.
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