En sensibilisation dans la commune de Keur Moussa hier, le chef du projet de l’autoroute Aibd-Mbour-Thiès, Mouhamadou Moustapha Dème, annonce des sanctions contre toute personne ne respectant pas les mesures de sécurité prises pour lutter contre l’insécurité sur l’autoroute à péage.
Les piétons et les éleveurs sont avertis : L’Etat a pris des mesures contre toute personne respectant pas les mesures de sécurité prises pour éliminer les accidents sur l’autoroute à péage. C’est en tout cas l’annonce faite par le chef du projet de l’autoroute Aidb-Mbour-Thiès, Mouhamadou Moustapha Dème, en visite à Keur Moussa dans le cadre d’une réunion d’information initiée par l’Ageroute, en partenariat avec Senac Sa qui exploite l’autoroute à péage pour sensibiliser les chefs des villages traversés par l’autoroute Aibd-Mbour-Thiès et les représentants des éleveurs sur les dangers liés à la divagation des animaux sur l’autoroute. Il explique : «L’autoroute Aibd-Mbour-Thiès est confiée à Sénac Sa tout comme l’autoroute Dakar-Diamniadio-Aibd. Les mesures appliquées sur Dakar-Aibd seront les mêmes sur Aibd-Mbour-Thiès. La dernière décision prise est le défèrement de tous les vandales ou tous ceux qui laisseront les animaux en divagation dans l’emprise de l’autoroute. Les brèches ont été souvent réparées depuis la mise en service en octobre 2016 jusqu’à aujourd’hui, mais malheureusement elles sont toujours vandalisées. Et pourtant, des ouvrages sont aménagés pour leur passage. Nous allons continuer à les réparer, à sensibiliser et, au besoin, sanctionner.» S’agissant de la surveillance de l’infrastructure, M. Dème d’informer : «Nous sommes en train de réfléchir à d’autres dispositifs. Il y en avait, mais malheureusement ce sont 17 km d’autoroute en service, avec des clôtures de part et d’autre. Ce qui fait environ 34 km de clôture. On va essayer de voir comment renforcer cette surveillance en insistant sur les patrouilles qui existent déjà. Mais il faut les renforcer 24h/24 dans les zones les plus sensibles. Dans les prochains jours, on espère avoir les résultats positifs. Déjà, il y a eu des interpellations pas plus tard que mardi. Certains éleveurs ont été déférés et 11 veaux saisis dans l’emprise de l’autoroute. La gendarmerie, notamment le peloton autoroutier dédié à la surveillance, est en train de faire son travail.» Pour sa part, le responsable des opérations de l’Ageroute, Abdoulaye Thiam, invite les acteurs à apporter des éléments concrets pour mettre un terme à l’insécurité qui règne sur l’autoroute à péage. «Avant, il y avait une réglementation de police existante, mais qui ne prenait pas en compte certains aspects. Aujourd’hui, des sanctions sont instaurées en fonction du niveau des dégâts causés. Le fait de vandaliser les clôtures de l’autoroute est un crime parce qu’un bœuf qui y traverse peut occasionner mort d’homme. C’est la raison pour laquelle nous avons même évoqué l’âge qu’un accompagnant de troupeau devrait avoir. On a parlé de 15 ans minimum pour accompagner le troupeau. De l’autre côté aussi, exhorter les gens à ne pas utiliser les bretelles parce qu’elles ne sont pas fermées. Nous pensons que les décisions prises vont peut-être participer à l’éradication des accidents ou, à défaut, les estomper.» Dans la même veine, le sous-préfet de Keur Moussa, Matar Mbengue, dira : «Désormais, si on prend des bêtes, les propriétaires seront déférés. Celui qui est pris en train de traverser à pied aussi. Je crois que les gendarmes feront leur travail. A notre niveau, le pari qu’on doit gagner est celui d’ancrer dans la conscience des populations que c’est une infrastructure avec laquelle il faut apprendre à cohabiter. Et que dans cette cohabitation, il ne faudrait pas que leurs comportements génèrent des torts. L’existence de l’infrastructure également ne doit pas leur faire du tort. Il faut réduire cet écart. Si on le fait, je crois qu’on pourra mettre fin à l’insécurité au niveau de l’autoroute.»
Mise en place de sanctions
Revenant sur la réunion de sensibilisation, le chef du projet de l’autoroute Aibd-Mbour-Thiès dénonce les nombreux accidents «causés par la divagation des animaux sur l’autoroute» ; d’où la nécessité, avec l’appui des autorités administratives locales, de tenir «cette réunion avec les populations, notamment les chefs de village et les représentants des éleveurs pour les sensibiliser sur les dangers liés à la divagation des animaux sur l’autoroute». Une occasion pour lui de montrer les ouvrages qui ont été faits pour le passage des éleveurs, des animaux etc. «Les gens n’ont pas besoin de traverser l’autoroute en se mettant en danger et détruisant les ouvrages», dit-il.
Au terme de la rencontre, des mesures ont été prises pour sécuriser l’autoroute. Il s’agit de la signature d’un protocole entre Sénac, Ageroute et les villageois pour que chacun d’eux mène des actions de sensibilisation pour une durée de 6 mois. Aussi, de voir comment Eiffage va collaborer avec les municipalités pour construire une grande fourrière municipale pour y placer les animaux en divagation pris sur l’autoroute. Sans compter l’appui des populations qui gèrent le bétail en période de soudure…
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