Les cambriolages de ces derniers jours dans le département de Mbacké et surtout dans la commune de Touba inquiètent les autorités. La police et l’Administration territoriale tentent de trouver le meilleur dispositif pour anéantir les réseaux criminels.
L’axe Mbacké-Touba est devenu une zone criminogène, malgré le maillage du territoire en éléments de police et de gendarmerie. Entre braquages, vols et autres délits, les populations de Baol sont transies de peur. Cette situation met en alerte les autorités administrative et sécuritaire de la zone qui cherchent les meilleurs dispositifs pour enrayer la machine criminelle. «Nous avons identifié le profil des criminels. Ce sont des gens d’ici et ils sont quotidiennement avec nous. Donc, on peut les identifier», tente d’apaiser le préfet de Mbacké, Makhtar Diop, qui a présidé hier un Cdd sur l’insécurité notée dans la localité. Face à la recrudescence des cas de délinquance, les autorités ont ainsi pris le combat en main pour anéantir les criminels. Makhtar Diop rappelle qu’ils partagent le même constat avec les commerçants, surtout que durant le mois de novembre les bandits n’avaient pas chômé. Comme s’ils étaient dopés. «C’est ainsi, dit-il, que les pouvoirs publics au niveau central ont pris conscience de cette situation et des actions hardies seront menées sous peu.» Qu’allez-vous faire ? «Nous ne pouvons pas dévoiler certaines actions parce que l’efficacité des enquêtes en dépend. Il s’agira d’une réaction forte de sécurisation avec un renforcement des forces de sécurité et la durée de leur présence dans le département. Ensuite en dehors des actions de sécurisation, il y a les actions de prévention avec l’implication des populations. C’est dans ce travail que nous invitons les jeunes pour l’organisation des relais de renseignement communautaire afin que tout le monde puisse participer à la sécurité», sensibilise le préfet. A en croire M. Diop, ils ont pris des engagements pour renforcer la mobilité des Forces de l’ordre, car elles interviennent parfois tardivement lors des braquages, faute de moyens. «L’Etat va mettre les moyens pour éradiquer le phénomène, mais il faut que les populations changent de comportement en signalant les malfaiteurs», dit-il. Rassuré, M. Diop précise qu’ils vont tenir une réunion d’évaluation sur la situation d’ici six mois. «Nous allons les démanteler», promet-il.
Psychose chez les commerçants
Une promesse qui arrache le sourire aux commerçants. Amar Ndiaye précise qu’ils sont prêts à collaborer avec les Forces de l’ordre pour mettre fin à ces séries de braquages. «Nous allons adopter une meilleure attitude face à ces délinquants. Des ports d’armes ont même été proposés, mais ce n’est pas la meilleure solution», admet M. Ndiaye. «Je pense que les propositions qui sont sorties de cette rencontre peuvent réduire le phénomène si une bonne application est faite. S’il y a une parfaite collaboration avec la population pour dénoncer les malfaiteurs. Les gardiens entendent souvent les malfaiteurs, mais ils n’osent pas les affronter parce qu’ils sont souvent armés», enchaîne-t-il, pour montrer que la peur se trouve encore dans le camp des victimes. Il est temps de la déplacer du côté des délinquants. «Le commissaire nous a dit qu’ils n’ont pas un effectif suffisant pour répondre aux nombreuses sollicitations et les malfrats viennent souvent en nombre, parfois 15 ou plus, sans compter le fait qu’ils sont armés», dévoile-t-il. Comment est-ce possible que la ville sainte qui est dotée d’éléments de police et gendarmerie soit autant vulnérable ?
«Touba est vaste et ouverte»
De l’avis du commissaire de police de Djanatoul Mahwa, l’aire de Touba «est vaste et ouverte». Bachirou Sarr dessine la carte : «Il y a une pluralité de voies pour entrer dans la ville. Ensuite, il y a le problème des plaques d’immatriculation des véhicules. Ces plaques changent du jour au lendemain. Et enfin, il y a l’impossibilité de visionner les caméras de surveillance dans les lieux attaqués.» Il rappelle que «les commerçants qui disposent de ce système de surveillance l’utilisent le jour et l’éteignent la nuit ; d’où l’impossibilité d’accéder aux images». Il enchaîne : «Au vu de toutes ces dispositions, les populations n’ont pas à s’inquiéter. Seulement, nous les appelons à une collaboration, car la sécurité de tous interpelle tout le monde. C’est ainsi que nous parviendrons à mettre la main sur les malfrats. Ne soyez pas surpris de voir des récidivistes ! Nous avons des idées sur les présumés auteurs de ces braquages.» Place aux actes…