Série de manifestations des Asp : L’État sort la matraque

A Dakar, Kolda, Ziguinchor et Kaolack, les Asp sont sortis dans la rue et ont affronté pendant plusieurs heures les policiers. Les Agents de sécurité de proximité réclament de meilleures conditions de travail et surtout la création d’un corps spécial qui leur est dévolu. Ces mouvements d’humeur irritent la Direction générale de cette structure.Par Ousmane SOW
– La situation se tend entre la Direction générale de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp) et ses agents. Les Asp ont multiplié hier les manifestations à travers le territoire national, pour demander l’amélioration de leurs statuts. Ce qui a irrité la direction de l’Asp, qui «déplore l’attitude des manifestants qui ont organisé ce mardi 15 février dans les régions de Dakar, Kaolack, Ziguinchor et Kolda, des marches non autorisées et contraires à leur statut d’engagés civiques volontaires». Prorogés il y a quelques mois par un décret présidentiel, les Asp demandent un statut particulier lié à leur corps. «L’agence note que rien ne justifie cette manifestation dans la mesure où le président de la République, en Conseil des ministres du 12 janvier 2022, a donné des garanties pour la finalisation du nouveau statut des Asp par le ministère de l’Intérieur et son entrée en vigueur au plus tard fin juin 2O22. Le chef de l’Etat a pris la décision de proroger leur engagement civique d’une année, en attendant la fin des travaux par les autorités compétentes», déplore la Direction générale des Asp. Elle s’émeut même de ce comportement. Pour elle, «cette structure novatrice créée par son Excellence, le président de la République, est axée sur la formation civique et citoyenne selon le tandem emploi-sécurité. Par conséquent, l’agence appelle l’ensemble des Asp à la retenue et au respect strict des règles liées à leur engagement». Son message s’adresse aussi à ceux qui sont restés dans les rangs, sans faire de vagues. «La Direction générale de l’ASP encourage les milliers d’agents pour leur attitude exemplaire, en faisant preuve d’abnégation et de citoyenneté au nom de la continuité du service public», note Birame Faye dans un communiqué.
Depuis quelques semaines, la tension est palpable chez les Asp, qui réclament de meilleures conditions de travail. L’Union des Agents de sécurité de proximité (U-Asp) du Sénégal n’a pas déposé les armes, car elle se bat pour l’amélioration de la situation professionnelle de ses membres. Après le mouvement d’humeur de Kaolack il y a un mois, la direction tente de remettre de l’ordre dans les rangs des Asp.
Après cette mesure, plusieurs Agents de sécurité de proximité (Asp) ont reçu des demandes d’explication venant des différents chefs d’unité départementale. Cette décision survient au lendemain de la prorogation du mandat des Asp d’une année encore, à compter du 1er janvier 2022. «Le Président Macky Sall a insisté sur l’engagement des Assistants à la sécurité de proximité (Asp) et demande au ministre de l’Intérieur de finaliser, au plus tard en fin juin 2022, l’entrée en vigueur du nouveau statut des Asp», qui réclament leur intégration dans la Fonction publique.
Créée en 2013, l’agence participe, en relation avec les autorités de police et les Forces de sécurité (police et gendarmerie), à la mise en œuvre d’une police sécuritaire de proximité bâtie autour de la prévention et du partenariat actif entre l’Etat, les collectivités locales et les acteurs de la vie sociale. Selon ses missions, elle est chargée de participer à l’élaboration et la mise en œuvre, en rapport avec les différents acteurs, du Plan national de prévention et de lutte contre la délinquance, la mise en place de contrats locaux de sécurité en relation avec les comités de prévention et de lutte contre la délinquance. En outre, les agents sont aussi déployés au niveau de la police et la gendarmerie. Depuis 10 ans, les Asp sont visibles partout.