Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, perd deux poids lourds de son gouvernement. Le ministre de la Santé, Sajid Javid, et celui des Finances, Rishi Sunak, ont annoncé mardi soir leur démission. Ils se sont tous les deux montrés très critiques envers Boris Johnson. Le nouveau scandale Chris Pincher apparaît comme celui de trop pour les deux ministres. Le mois dernier, Boris Johnson avait survécu de peu à un vote de défiance des députés conservateurs dont plus de 40% avaient voté contre lui.Par Aliou DIALLO

– Le gouvernement britannique est fragilisé par la démission hier du ministre de la Santé, Sajid Javid, et celui des Finances, Rishi Sunak. Les deux hommes avancent l’impossibilité pour eux de continuer à travailler avec Boris Johnson, en qui ils n’ont plus confiance. «Il est clair pour moi que la situation ne va pas changer sous votre leadership et vous avez donc perdu ma confiance», explique ainsi Sajid Javid dans sa lettre de démission adressée à Boris Johnson et publiée sur Twitter, selon le lefigaro.fr
Son collègue des Finances, Rishi Sunak, aussi démissionnaire, n’a pas été tendre avec Boris Johnson. «Le public attend légitimement que le gouvernement soit conduit de manière compétente et sérieuse. Je suis conscient que c’est peut-être mon dernier poste ministériel, mais je pense que ces normes valent la peine d’être défendues», fulmine-t-il. Ces deux démissions sont liées à la série de scandales de ces derniers mois dont le dossier dit l’«affaire Pincher». En effet, Chris Pincher, député conservateur et whip en chef-adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés, a été accusé d’attouchements sur deux hommes dans un club privé londonien la semaine dernière. Une situation qui a obligé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à présenter des excuses avant de reconnaître son erreur de le nommer à ce poste. Le député en question, un proche de Boris Johnson, avait la semaine dernière reconnu avoir «beaucoup trop bu» et s’être «couvert de honte, (lui) et d’autres personnes» dans un club privé. Il avait dû démissionner de son poste mais est resté député.
M. Boris Johnson est donc aujourd’hui en mauvaise posture. Il a été rattrapé par le scandale des fêtes organisées à Downing street pendant les confinements. Un comportement qui lui a d’ailleurs valu un vote de défiance dans son propre camp il y a moins d’un mois. Il a survécu mais en est sorti considérablement affaibli, plus de 40% de ses députés ayant voté contre lui. Il y a eu par la suite le départ du président du parti, Oliver Dowden, provoqué par les défaites des conservateurs dans des Législatives partielles. Des observateurs pensent que les démissions des deux ministres peuvent être un signe de la fin de Boris Johnson. Malgré ces départs, dans son entourage, certains collaborateurs réaffirment leur ancrage dans le parti. En fait, Liz Truss, la ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu’elle était «100 %» derrière le Premier ministre, d’après le Figaro. La même source rappelle que la semaine prochaine, la direction du fameux comité 1922, responsable de l’organisation parlementaire du Parti conservateur, doit être renouvelée. Si les rebelles y entraient en force, ils pourraient réviser les règles actuelles empêchant un nouveau vote de défiance avant un an.