Monsieur le Président, son Excellence Macky Sall, vous avez servi, avec beaucoup d’abnégation et de courage, notre beau pays, le Sénégal, mais il reste pour vous de le sauver.

Nous ne devons pas jouer avec les mots, mais plutôt régler les maux qui hantent le Sénégal. Dans ce pays, le sens et la contenance des mots changent selon les positions et les personnes qui les disent et les écoutent. Nous devons savoir nous écouter sans vacarme et nous entendre pour un Sénégal sans heurt. Notre amour pour la Patrie devrait primer sur tout, oui sur tout, même sur notre désir fervent de servir, afin de sauver ce qui reste. Ce qui reste, c’est l’avenir et le devenir de nos enfants et petits-enfants. Le Sénégal ne se relèvera que si la noblesse dicte nos actions de tous les jours. Mieux vaut vivre dans une dictature des nobles que dans une démocratie des communs, car le noble se distingue du commun par sa vertu, sa dignité et son caractère majestueux. Le noble se refuse à aliéner les biens d’autrui, jamais il ne priverait l’autre de jouir d’un bien même privé. Cependant, vivre dans une démocratie des nobles est encore meilleure car, selon l’autre, la noblesse consiste à trouver du plaisir à faire de grandes choses.

Dans ce pays, tout le monde est inquiet et tout lendemain se présente incertain, alors que l’espoir doit renaître. Nous devons réinventer le futur afin de sauver le Sénégal de cette incertitude. Monsieur le Président, vous êtes le seul, à l’heure actuelle, à pouvoir sauver le Sénégal des futurs tumultes. Nous savons que le Sénégal sera sauvé parce que cette fois-ci, il y aura deux sans trois, car vous allez vous écouter et vous entendrez au fond de vous que le Sénégal mérite mieux que ce débat stérile de mandat, car jamais clair avec la langue française qui nous joue toujours des tours, surtout quand il s’agit d’interpréter nos lois fondamentales. Nous devrions sérieusement commencer à écrire officiellement dans nos langues nationales.

Tout cela pour dire qu’une mission se termine et une autre commence. Aucun mortel ne peut prétendre résoudre à lui tout seul, les problèmes d’une nation, chacun remplit son devoir et passe. Vous avez écrit une belle page dans l’histoire du Sénégal par votre volonté à vouloir changer les choses en mieux, mais il restera encore et toujours des choses à faire. Un autre viendra forcément continuer, mais votre nom restera gravé dans l’histoire du Sénégal, comme ce fut le cas pour vos prédécesseurs que sont Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Me Abdoulaye Wade. Nous venons de citer trois personnes qui ont été Présidents du Sénégal et vous êtes la quatrième parmi combien de Sénégalais à occuper ce poste. Par deux fois, vous avez été choisi pour diriger la destinée du pays et cela est une bénédiction et une mission exaltante et lourde de conséquences.

Que reste-t-il encore…
Ce qui reste, c’est sauver le Sénégal en déclamant de manière claire les mots qui éviteront des maux. Partir…

Partir avec noblesse et sagesse pour une postérité.
Pourtant cela semble simple et que non, car cela demande du courage et non de la témérité, ni de la lâcheté. Le courageux accepte et prend des décisions qui semblent a priori ne pas lui convenir, mais, lui, il ne cherche que ce qui est juste, tout le contraire du téméraire, qui affronte les choses proscrites dont la raison exige qu’on s’en éloigne. Le lâche ne nous intéresse pas, car il ne fera rien avancer.

Pour une bonne gouvernance, nous nous devons d’emprunter les trois qualités d’une balance dont l’objectif est l’Equilibre.

La première qualité d’une balance c’est sa sensibilité, la seconde sa justesse, et la troisième, sa fidélité. La sensibilité est du ressort du pouvoir exécutif dont vous êtes le chef. Un leader se doit d’être sensible à la souffrance et aux inquiétudes de son Peuple afin de les soulager. La justesse convient au législateur qui doit voter des lois justes, et enfin, la fidélité pour le pouvoir judiciaire, en appliquant fidèlement sans parti pris la loi. Tout cela aboutira à une République équilibrée, donnant à chaque citoyen sa chance, et de montrer sa vraie valeur. La résultante de ces valeurs émergentes fera du Sénégal un véritable pays émergent qui atteindra un développement intégré et harmonieux.
Le Sénégal a tout ce qu’il faut à un pays pour décoller, les ressources humaines et naturelles. Que restera-t-il alors sinon se fier à votre aptitude à juger sainement devant la confusion des avis et les violences des discussions qui s’y rattachent. Partir quand il est temps pour un Sénégal prospère où règne la joie de vivre à tout jamais.
Souleymane SECK
Citoyen Sénégalais