A Abidjan pour assister à une session du Parlement de la Cedeao, le député Guy Marius Sagna n’a pas changé. Il a produit les mêmes discours avec une tonalité qui a exaspéré le Bureau du Parlement de la Cedeao qui dénonce ses excès et outrances.
Par Justin GOMIS –

A Abidjan, Guy Marius Sagna assure le show au niveau du Parlement de la Cedeao. Après la scène avec la vice-présidente du Parlement de la Cedeao, excédée par ses propos sur les chefs d’Etat, le député sénégalais semble avoir mis tout le monde dans une situation plus ou moins inconfortable à cause de ses discours pas du tout aseptisés. Le Bureau du Parlement ne cache pas le malaise après avoir publié un communiqué qui dénonce l’attitude du député de Yaw qui fait partie des représentants sénégalais au niveau de cette institution : «Le Bureau tient à exprimer sa profonde préoccupation et désapprobation face aux excès verbaux au cours de nos sessions à l’égard des chefs d’Eta et de gouvernement des Etats membres de la Cedeao par l’un de nous.» Bien sûr, il ne le cite pas, mais depuis le début de cette session, qui a débuté le 1er juillet et qui sera clos aujourd’hui, les tensions sont palpables. «En tant qu’honorables députés, nous sommes libres d’exprimer nos différents points de vue et de faire part de nos opinions divergentes, à condition que ces points de vue soient guidés par les valeurs de respect, de courtoisie et de coopération qui sous-tendent notre organisation régionale», regrette le Parlement qui reconnait et apprécie «les efforts de ses pères fondateurs, qui ont longtemps travaillé à renforcer l’intégration et l’unité afin de promouvoir la paix, la stabilité et le développement économique dans la région», poursuit le Bureau du Parlement. Le Parlement condamne «fermement toute déclaration ou action qui contredit les principes et les valeurs de la Cedeao et jette du discrédit sur l’institution et exhorte vivement tous les parlementaires à continuer à travailler dans l’intérêt de l’intégration régionale et du bien-être de nos populations».
Il appelle à la responsabilité et la mesure en affichant son engagement «dans la promotion des principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’Homme. Selon le Bureau du Parlement, les membres doivent se conformer à l’Acte additionnel et au Règlement intérieur du Parlement de la Cedeao». Aujourd’hui, le député de Pastef en a remis une couche en dénonçant «des pratiques financières douteuses et le non-respect flagrant des droits syndicaux au sein des institutions de la Cedeao». Il a interpellé les responsables sur les fonds alloués à la climatisation du siège parlementaire basé à Abuja. «Où est passé cet argent ?», demande le fondateur de Frapp. Comme à Dakar, il a dénoncé l’opacité supposée, qui entoure les dépenses officielles de l’institution, la «surfacturation sur les billets d’avion des députés, la gestion du carburant du groupe électrogène…». «Les travailleurs ont-ils le droit syndical ? Sont-ils respectés dans leurs revendications légitimes ?», insiste-t-il. La clôture de la session étant prévue aujourd’hui, les élus vont sans soute pousser un grand ouf de soulagement.
justin@lequotidien.sn