Après la tenue du procès l’opposant à la dame Adji Sarr qui l’accuse de viol, Ousmane Sonko, qui n’a pas jugé utile de se rendre au Tribunal pour une accusation aussi grave, a fait un live dont certains passages resteront dans les annales de l’ignominie. Dans ses diatribes dont il est coutumier, concernant ses relations avec Adji Sarr, Ousmane Sonko, parlant en wolof, a osé la saillie suivante qui, traduite en français, donne en substance : «Même si je devais violer quelqu’un, ce  ne serait sûrement pas une guenon ayant fait un Avc.» Cet homme politique dont la popularité est indéniable auprès d’une grande partie de l’opinion publique, est un adepte du dérapage continu depuis son apparition sur la scène politique. Mais là, en une phrase, a suinté toute la haine que lui et ses sbires, via les réseaux sociaux, vouent à Adji Sarr qui a eu le toupet de porter plainte contre lui.
Malgré un incroyable lynchage médiatique, un déferlement d’injures et une campagne d’intimidation et de manipulation sans précédent, la dame est restée constante dans ses accusations. Ousmane Sonko, c’est cet homme que de bonnes âmes, qui disent appartenir au camp de la Gauche, c’est-à-dire le camp des opprimés et des plus faibles, comme Jean-Luc Mélenchon ou l’avocat Juan Branco, déclarent soutenir. En France, un homme politique qui aurait tenu de tels propos serait banni à vie de l’espace politique et traîné devant les juridictions. En comparant Adji Sarr à une guenon, Ousmane Sonko véhicule les clichés les plus éculés et les plus nauséabonds à l’égard des Noirs. Ceci, au moment où l’émoi planétaire ne s’est pas encore estompé à propos des cris de singes hurlés contre le joueur brésilien du Real Madrid, Vinicius Junior, par une horde de supporters racistes et fascistes en Espagne. En réussissant le douteux exploit, en une seule phrase, de s’attaquer au physique d’une dame et aux malades victimes d’un Avc, Ousmane Sonko devrait être définitivement disqualifié pour prétendre présider aux destinées du Sénégal. Toute honte bue, il ne lui reste qu’une chose à faire désormais : se taire et se terrer. Mais en est-il capable ?
Ndèye Ami CAMARA